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Les retrouvailles ♡

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Ses bras musclés s'étaient alors enroulés autour de moi, je me sentais si maigre entre eux, il aurait pu faire n'importe quoi de moi, j'étais une poupée de chiffon abîmée par le temps.

J'avais froid et chaud en même temps, je me sentais étrangement lourd, comme si mes membres étaient emprisonnés dans du béton. Je me sentis alors quitter le sol et fus secoué dans tous les sens en comprenant qu'il me portait vers chez lui. Son souffle était saccadé, sa respiration irrégulière.

Mon dos rencontra rapidement une surface moelleuse que je reconnus comme étant le canapé et je me mis à claquer des dents. Sa main vint s'appuyer sur mon front et sa voix grave brisa le silence.

"Tu es brûlant. Bon dieu Jimin mais qu'est-ce qui t'es passé par la tête ?"

J'entrouvris mes paupières et entendis des pas précipités puis l'eau couler. Tout était confus et les bruits qui m'entouraient se mélangeaient et me donnaient un mal de crâne violent. Une lingette chaude rencontra la peau de mon visage tandis que mes chaussures se faisaient retirer avec empressement, tout comme mon manteau.

J'avais imaginé tous les scénarios possibles, mais rien ne m'aurait laissé penser que cela arriverait. Après des semaines sans n'avoir ressenti autre chose qu'un vide immense dans ma poitrine, une faible lueur s'embrasa dans mon esprit, un sentiment réconfortant : l'espoir. L'espoir de le retrouver, d'aller mieux, l'espoir de vivre ; d'arrêter de survivre.

Mon être tout entier fut secoué de sanglots sourds alors que des larmes abondaient au coins de mes yeux et venaient mouiller mes joues rougies par la bise hivernale.

Inconsciemment mes bras remontèrent sur mon visage pour le cacher, les mains serrées et formant des poings. Ma lèvre inférieure se fit maltraiter tandis que je me laissais engloutir par ce tout, cet ensemble de sentiments mixés entre joie et douleur. Mon cœur avait souffert si longtemps que j'avais cru me noyer dans cet étang sombre de solitude, ce puit sans fin de chagrin.

Le mirage que j'avais tant convoité se trouvait à présent en face de moi, je n'avais qu'à tendre la main pour le saisir ; et c'est ce que je fis. Il s'agenouilla sur le sol à me côtés et déposa une couverture sur mon corps frigorifié mais n'eut le temps de filer, mes doigts s'accrochaient désespérément à son pull en laine marron finement tricoté. Ses prunelles aussi sombres que la nuit rencontrèrent enfin les miennes et je me perdis dans leur contemplation. C'est comme si dès lors que j'avais frôlé son regard, une connexion indescriptible nous avait liés. Sa main se posa alors sur la mienne encore arrimée à lui et la déplaça au niveau de son cœur, me délivrant un message intime, quelque chose que je n'aurais su capter sur l'instant.

Je sentais son organe vital battre à tout rompre dans sa poitrine et je compris alors qu'il souffrait tout autant que moi ; l'homme que je voyais comme impénétrable depuis le début s'ouvrait enfin et laissait transparaître ses émotions.

La douceur de ses lèvres qui venaient de s'emparer des miennes me provoqua mille frissons incontrôlés, à quel moment s'était-il approché ? Je ne réalisais pas et me rendit alors compte qu'il était positionné au-dessus de moi, ses mains encadrant mon visage, les miennes accrochant son pull. Sans me laisser le temps de plus réfléchir il demanda l'accès à ma bouche en entrouvrant légèrement ses croissants de chair rosés, je ne tardais pas à céder et poussais un gémissement de contentement alors que nos langues se rencontraient à nouveau après cette attente interminable, mes mains se resserrant sur leur prise. J'avais chaud, beaucoup trop chaud, la sensation de sa bouche sur la mienne m'enivrais et me faisait perdre mes repères, je ne savais plus comment réagir.

Ses lèvres se mouvaient avec les miennes dans un balais sensuel et éperdu ; dieu qu'il embrassait bien. Une douce chaleur se répandit alors dans mon bas-ventre, je voulais que ses mains me touchent, qu'il s'empare de chaque millimètre de ma peau sans n'en oublier un seul endroit ; qu'il me possède tout entier. Il me déboussolais totalement et me donnais envie de m'abandonner corps et âme à lui sans aucune hésitation. Le baiser se fit alors plus fougueux, il me dévorait, mordant mes lèvres sans aucune pitié, enroulant son muscle rose autour du mien avec plus de conviction. Je lui répondais avec d'autant plus de ferveur, rassemblant le peu d'énergie qu'il me restais pour lui montrer que j'étais avec lui.

Les roles semblaient alors s'échanger en cet instant ; il avait peur de me perdre et je voulais le réconforter. Mon pouls s'emballait au fur et à mesure que les secondes s'écoulaient et je me sentais regagné d'une énergie nouvelle qui me donna assez d'entrain pour oser descendre mes mains et les loger au creux de ses reins. Un grognement rauque lui échappa alors que je le sentis se tendre contre moi, son corps venant se coller au mien. Je ne pleurais plus depuis longtemps et le vide qui comblait mon cœur était lentement remplacé par une plénitude incroyablement jouissive. Les lèvres du brun tremblèrent alors contre les miennes et quelque chose d'humide tomba sur mes pommettes, son corps trembla à plusieurs reprises et il s'éloigna de moi en se redressant brusquement. Je m'assis alors difficilement et mon visage se décomposa en observant des gouttes cristallines perler au coin de ses magnifiques yeux en amande.

Taehyung pleurait.

Il pleurait en me fixant et je pu lire au fond de ses yeux une douleur infinie. Ses bras pendaient dans le vide, il était à genoux sur le canapé et seuls ses sanglots résonnaient dans le salon plongé dans la pénombre. L'euphorie du moment était redescendue et la réalité me heurta de plein fouet. Je me brisais lentement de l'intérieur à chaque nouvelle larme qui se formait dans ses prunelles d'ocre noir et me maudissais de ne pas savoir la cause de ce déchirement.

Sans réfléchir mes bras entourèrent sa taille finement sculptée et je nichais mon visage contre son torse tout en dessinant des cercles dans son dos pour tenter de l'apaiser. Il renifla en basculant sa tête en arrière, fixant le plafond.

"Tu m'en veux ?"

Les mots avaient été soufflés avec difficulté, sa voix cassée me faisant déglutir difficilement.

Est-ce que je lui en voulait ? Non, je ne pouvais pas car mes sentiments à son égard étaient bien trop puissants, il représentait pour moi la seule raison valable de me battre maintenant que je l'avais enfin retrouvé. Il devait y avoir une raison, il ne m'avait pas abandonné par gaieté de coeur, comment l'aurait-il pu ?

"Non, Taehyung. Non, je ne t'en veux pas. C'est impossible."

Il se défit alors de mon emprise pour scruter mon visage, les dernières larmes roulant sur ses joues. Un léger sourire barra son visage. Il ne prit pas la peine d'essuyer ses larmes et c'est à son tour qu'il me tira contre lui, me réchauffant instantanément et me procurant cette sensation de sécurité que j'aimais tant lorsque j'étais avec lui.

"-C'est moi qui t'ai fait ça. Je suis un monstre, je suis dangereux...Bon sang comment ai-je pu laisser ça arriver. Jimin, dans quel était est-ce que je t'ai mis putain.

-Ce n'est rien, tu es là maintenant et je vais déjà mieux. Je te le jure.

-Laisse moi te regarder, s'il te plaît."

Me regarder ? La phrase resta en suspens dans mon cerveau quelques instants avant que je ne comprenne son véritable sens. Mes muscles se contracterent à cette simple idée.

"-Je...Taehyung...Mon corps n'est pas...

-Oui, ou non ?"

Je fermais alors les yeux et poussais un soupir avant de secouer la tête positivement et les rouvrit afin de les ancrer aux siens. Il me pris alors les mains et m'invita à me lever.

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A votre avis pourquoi Taehyung voudrait-il faire cela ?

La suite demain ♡

Survivre | jkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant