Le bureau des affaires étranges : les enquêtes de Plume et Robin

Lèvres scellées

- Je ne t'ai pas raconté notre dernière enquête ? Elle était palpitante !

Ah mais oui, tu la vu dans la presse non ? Je m'en doutais. D'ailleurs tu as vu comme mon profil est super beau sur les photos qu'ils ont mises ?

Oui je sais elles sont géniales, je suis toujours à mon avantage pendant une enquête, on ne sait jamais quand un journaliste peut surgir.

- Plume arrête de l'harceler. Comment peux-tu être aussi enjouée après l'affaire qu'on vient de régler ? Elle était horrible.

- Horrible ? Tu rigoles j'espère ! Elle était époustouflante, génialissime, grandiose. C'était une œuvre d'art !

- Non c'était juste horrible, morbide et inhumain. Des corps avec la langue arrachée et les lèvres cousues ! Tu percutes un peu ?

- Oui je percute que tu viens de foutre en l'air tout le style en lui spoilant une grande partie de l'histoire ! Pffff... C'est pas grave, laisse ce rabat-joie je vais te raconter toute l'histoire et tu m'en diras des nouvelles.

"Alors, il était une fois...."

- T'es pas sérieuse là Plume. Tu vas vraiment commencer une histoire d'homicide comme un conte de fée ?

- Roooh mais t'es jamais content !

-Sois au moins un peu réaliste.

-Donc. Je disais...

« C'était un matin, brumeux, il faisait froid. Le mois de janvier avait débuté avec cette nouvelle année lorsque le téléphone sonna au 6 rue des Fougères, dans le bureau des affaires étranges. J'étais assise à mon bureau, une tasse de thé fumante devant moi quand la sonnerie stridente retentit dans la pièce silencieuse, me faisant sursauter.

« -Oui. C'est pour quoi ? Fis-je d'une voix grave en saisissant le combiné. »

-Non, mais tu réponds jamais comme ça au téléphone !

-Robin tu casses tout l'effet stylé de la scène !

-Sois  réaliste.

« -La police est inutile ? Je sais c'est toujours comme ça... Quelle affaire trépidante nous proposez-vous !

-Hum hum, Mademoiselle Kurten ici l'inspecteur Petivo. J'aimerais avoir votre avis sur une affaire qui nous laisse...perplexe ; fit-il d'une voix sombre. »

-Il me tue toujours autant ce nom !

-Tu te rends compte que tu n'as pas besoin de moi pour t'interrompre...

-Oui bah c'est bon. Je reprends.

« -Bien-sûr, nous arrivons de suite où êtes-vous ?

-A la morgue. Et s'il vous plaît ne soyez pas si enthousiaste.

-Oui mes excuses ; répondis-je plus sérieusement."

A ce moment j'étais toute excitée et en me levant d'un bond je manquai de faire tomber le téléphone que Robin rattrapa à la dernière minute. Je le regardai les yeux brillant et lui dit alors :

-Robin ! Nous partons pour la morgue, une affaire requiert l'indispensable présence du bureau des affaires étranges et de leurs deux –et seuls- meilleurs détectives !

-La morgue dès le matin ? Je ne suis pas prêt ; me dit-il d'un ton plus qu'enjoué en mordant dans un croissant au beurre acheté à l'excellente boulangerie au bas de la rue.