Le bureau des affaires étranges : les enquêtes de Plume et Robin

Lèvres scellées (Partie 4)

Je fronçai les sourcils, en proie à une intense réflexion. Je tentai de me figurer l'assassin, le moment où il était chez le juge mais je ne voyais pas l'utilité de déposer un tel message. Surtout qu'il n'avait pas prit la peine d'en mettre lors des précédents meurtres. Comme s'il avait attendu que Robin et moi venions...non ça n'avait pas de sens. Il ne pouvait pas savoir que l'inspecteur allait nous appeler ce matin là plutôt qu'un autre, et puis l'heure du meurtre ne correspondait pas. Non décidément il fallait que je me sorte cette idée farfelue de la tête j'étais en train de devenir complotiste.

« -Non, je ne pense pas, ça n'aurait pas de sens ; répondis-je toujours dans le doute.

-Pourquoi pas ? Nous ne devrions écarter aucune hypothèse.

-Tu as raison. Mais je ne peux pas m'empêcher de me dire que c'est quelqu'un d'autre. Quelqu'un qui l'a déposé pour nous. C'est complètement idiot n'est-ce pas ? Ajoutai-je dans un rire nerveux.

Robin me fixait sans savoir quoi répondre et il se plongea lui aussi dans ses pensées. Nous ne parlions plus, nous nous contentions de manger en silence en réfléchissant. Socrate se glissa sur mes genoux et je le caressais machinalement. Robin brisa le silence le premier :

-On sait maintenant que le juge n'a pas été pris au hasard ; fit-il en ignorant ma dernière remarque. Et ce mot peut sûrement nous aider à mettre en lien les différentes victimes.

-Tu t'en occupes ce soir si tu veux mais moi je vais me coucher, je suis lessivée. »

Je baillai et m'étirai de tout mon long alors que je me dirigeai vers les escaliers pour monter dans mon petit appartement. Robin se tourna vers moi avec un air surprit.

« -Tu vas aller te coucher aussi sereinement alors que quelqu'un est entré par effraction chez nous ?

-Oui pourquoi ?

-Et s'il revenait !

-Eh bien, il reviendra, qu'on soit debout ou non. Bonne nuit Robin. »

Je montai la volée de marches quatre à quatre pour éviter qu'il ne me force à rester veiller le retour potentiel du cambrioleur que ne cambriolait rien. Pourquoi ne pas lui laisser un verre de lait en des cookies pendant qu'il y était. Je n'allais tout de même passer ma nuit debout pour l'accueillir. Enfin, j'ouvris la porte de mon appartement, l'odeur de bougie à la vanille emplissait la pièce d'une senteur douce et agréable. Je soupirai une énième fois en ce jour, mais cette fois c'était de bien-être. Je défis ma natte et laissa mes cheveux onduler sur mon dos. J'enlevai rapidement mes vêtements pour enfiler un T-shirt large sur lequel Yoshi trônait fièrement. Je me glissai sous ma couette en souriant et fermai les yeux, prête à sombrer dans le royaume de Morphée.

« -Plume... »

Je les rouvris immédiatement, l'agacement se dessina sur mes traits alors que je quittai la douce chaleur de mon lit. J'ouvris la porte avec mécontentement.

« -Quoi ?

-Je suis pas serein après ce qui s'est passé ; me dit Robin, un peu piteux.

-Eh bien prend Socrate avec toi.

-Qu'est-ce que tu veux qu'il fasse ?

-C'est un lapin adulte ne le sous-estime pas.

-Plume je suis sérieux...

-Mais qu'est-ce que tu veux que j'y fasse bon sang ! Va te coucher et ferme ta porte à clef ! »

Sans lui laisser le temps de répliquer je le refermai la porte en le laissant sur le seuil, Socrate dans les bras. Je plongeai dans mon lit et branchai mon téléphone non loin. Je fermai à nouveau les yeux et me laissai enfin aller dans les bras de Morphée pour un sommeil bien mérité.