Lèvres scellées (Partie 3)

11 2 0
                                    

Je soupirai devant ce précieux temps perdu et décidai de me consacrer à des recherches plus poussées sur les victimes.

« -Robin, tu as du temps pour m'aider ou tu es toujours sur les rapports médicaux ?

-Non, je fais une pause avec ces fichus rapports. Je ne trouve rien et ça à le don de m'énerver.

-Super alors tu vas pouvoir m'aider à faire des recherches sur nos quatre premières victimes.

-Premières ?

-J'ai le pressentiment que cette série de meurtres n'est pas terminée. »

Il m'observa un instant avec perplexité et se leva finalement de sa chaise.

« -Alors, qui sont les malheureux élus ?

-Déjà il y a le juge Boretti qu'on a vu ce matin et que tu as très bien décris. Ensuite pour reprendre les choses dans l'ordre la première victime est madame Elizabeth Marchant.

-Qu'est-ce qu'on sait d'elle ?

-Alors... ; fis-je en jetant un coup d'œil au dossier. C'est ou plutôt c'était une femme banale, une coiffeuse de trente ans qui travaillait dans un salon sur le Boulevard Jaurès. Pas de casier judiciaire, juste quelques contraventions pour excès de vitesse et stationnement interdit mais qui n'en a jamais eu ?

-C'est tout ? Pas de démêlé avec la justice ou le juge ?

-C'est tout, rien de rien. Une femme vraiment banale. Aucun lien apparent avec Boretti.

-La deuxième victime alors ?

-Patrick Fermond, la quarantaine passée, fleuriste dans le centre ville. Pas de casier, rien non plus... C'en est désespérant.

-Et le troisième alors ?

- C'est un avocat celui là. Maître Édouard Desmoulin. Reconnu par ses pairs, il était apparemment doué dans ce qu'il faisait.

-Et ?

-Et c'est tout rien ! Nada ! Ça me rend folle. Comment l'inspecteur veut-il qu'on lui déniche le coupable si on n'a rien à se mettre sous la dent.

-Le juge et l'avocat. Ils n'ont jamais travaillé sur la même affaire ?

-Bonne idée il va falloir chercher ça, et interroger Madame Boretti aussi.

-J'y vais ; me répondis Robin avec autorité.

-Comme tu veux. Je file voir George pour des infos sur les affaires. Si quelqu'un à couvert l'évènement il doit être au courant.

-George ? Du Veilleur ?

-Bien-sûr c'est ma source la plus sûre dans toute cette ville. Bon, sur ces belles paroles je file mon grand !

-Bon courage ; me dit-il en enfilant son manteau.

-Toi aussi avec la veuve éplorée. »

Je pris mon manteau et l'enfilai en hâte en sortant dans le froid, en entourant rapidement mon écharpe autour de mon cou. Je soufflai dans mes mains en accélérant le pas pour rejoindre le siège du journal du Veilleur où travaillait un vieil ami. Je coupai par la Place de Libération et tournai à l'angle de la rue adjacente. Je frottai mes mains endolories par le froid mordant lorsque j'arrivai devant l'imposant bâtiment de style napoléonien qui se dressait devant moi. Je poussai la porte du hall avec virulence, je n'étais que trop heureuse d'entrer dans un lieu où la température était enfin décente.

« -George ! Je suis de retour !

-Pour me jouer un mauvais tour ? fit une voix que je connaissais bien dans mon dos.

Le bureau des affaires étranges : les enquêtes de Plume et RobinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant