Amour d'une esclave

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On marche. Ça doit bien faire 5 heures.  Plus personne ne parle. Il fait nuit. Il fait froid.

Je me demande ce que je fais là.

J'observe le ciel. Une étoile en particulier.

Je pense à lui.

Ses yeux. Ses cheveux. Son petit grain de beauté sur la joue. Chaque trait de son visage.

Je pense à lui.

Son sourire. Sa façon de baisser la tête lorsqu'il est gêné. Son regard pétillant croisant le mien. Ses blagues que je suis seule à comprendre.

Je pense à lui.

Sa machoire marquée. Son cou à embrasser. Sa nuque bronzée. Ses mains assechées. Ses bras musclés. Ses veines ressortant par le travail acharné.

Je pense à lui.

Son corps sculté. Ses abdos tracés. Ses mollets gonflés. Son uniforme troué. Ses rangers tachées.

Je pense à lui.

Et puis, ses menottes métalliques. Le collier autour de son cou. Son collier. Qui le tirait derrière des cheveaux de trait.

Sa machoire serrée comme jamais elle ne l'avait été. Son égo touché.

Son plan pour sévader d'ici. Son évanouissement simulé.

Cet homme qui le sortait des rangs pour l'emmener devant les autres.

Son regard d'angoisse. Le coup de feu. Son cris. Le dernier.

Il servit d'exemple. La rebellion, ici, n'avait pas sa place.

Je fondis en larmes. Ils venaient de l'assassiner. Lui. L'homme de ma vie. Le père de mon enfant.

J'aurai voulu qu'il soit là. Avec moi. Avec nous. Qu'il me prenne les hanche. Me sert dans ses bras. Comme il le faisait autre fois.

Je crois que ma vie s'est arretée, ce jour là, avec la sienne.

Nous étions beaux ensemble. Un couple rayonnant. Qui donnait le sourire aux lèvres.

On riait. Dans les galères. Dans l'effort. Dans la misère.

Tant qu'on était deux, on riait.

Un rire pur. Sincère. Qui vient des entrailles. On riait avec le ventre. Et les yeux. Et le coeur.

On riait autant qu'on le pouvait. Car c'était la seule chose qu'il ne pouvaient nous enlever.

Pourtant, on riait sans se forcer. Sans en faire des tonnes. Un rire naturel. Un rire vrai.

Comme si rien ne se passait.

Comme si on ne pouvait pas nous tuer à chaque instant. Un rire innocent.

Et jamais je n'oublierai son rire, toujours accompagné du mien.

Et jamais je ne cesserai de croire à notre avenir, mon ange gardien.

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 26, 2020 ⏰

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