Chapitre 48: Adriel

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Lundi 28 Octobre 2019:

Adriel:

Je tourne en rond dans l'entrée de la maison de retraite. Nous avons signé le registre des visiteurs il y a dix minutes, mais je ne parviens pas à sortir du hall. J'ai déjà retardé au maximum notre départ de la chambre d'hôtel.

- Tu veux que je vienne avec toi ou que je t'attende ici ?, me propose Sam, assit sur l'un des fauteuils.

- Que tu viennes avec moi, je décrète du tac au tac.

Je fais face à mon petit ami, il me regarde, un sourire tendre sur le visage. Ce que va me raconter ma grand-mère, est ce qui m'a permis de rencontrer cet homme. Je le rejoins et m'accroupis devant lui. Je passe mes mains dans ses cheveux, puis l'attire vers moi afin de l'embrasser.

- Tu es ma force Samuel.

Je claque un autre baiser sur sa bouche, avant qu'il ne puisse me répondre. Main dans la main, nous partons en direction de l'étage où loge ma grand-mère. Il est grand temps d'obtenir les réponses que je désire. La chaleur de Sam me procure le courage de frapper à la porte.

La pièce n'a pas changé depuis ma dernière visite. Une déco simple, composée de photos, de plantes, d'un lit, une commode, un meuble avec un écran plat dessus et un fauteuil dans lequel elle est installée.

- Hello grandma, je lui dis en refermant la porte derrière nous.

- Voilà le fameux Samuel, s'exclame-t-elle sans un regard pour moi. Adriel m'a beaucoup parlé de toi cet été. 

- Pas tant que ça, je râle à l'intention de Sam lorsqu'il me lance un coup d'oeil qui en dit long. Sinon je vais bien, merci d'avoir demandé.

- Bonjour à vous deux.

J'embrasse ma grand-mère mais Sam a le droit à une vraie étreinte. Dès que je lui ai parlé de mon petit ami, elle a voulu le rencontrer. Aujourd'hui c'est chose faite. Deux pans de ma vie réunis. Sam est mon avenir, alors je souhaite qu'il soit là quand j'apprendrais mon passé. Et puis je n'ai rien à lui cacher.

Comme il n'y a qu'une chaise de libre, nous nous asseyons sur le lit. J'ai besoin de l'avoir près de moi. La tension chute d'un seul coup, nous savons tous les trois pourquoi nous sommes là. Mamie perd son sourire et pousse un soupir résigné. J'agrippe la main de mon homme et la serre fort dans la mienne, sûrement un peu trop même.

- Nous y voilà, murmure-t-elle la gorge enrouée.

- It's time now granny. Ça fait trop longtemps.

- Je sais. Si je t'ai envoyé les photos, ce n'était pas pour te blesser mais pour que tu n'oublies pas d'où tu viens.

- Je ne risque pas de l'oublier.

Une pression sur mes doigts me fait réaliser que je commence à m'énerver. Je lui ai promis de rester calme. Je connais le dicton par coeur: « N'oublie pas d'où tu viens et tu sauras où tu dois aller ». Léna nous a toujours dit que c'est qui on était, qui fait ce que nous sommes aujourd'hui. Je ne peux pas vraiment omettre la raison pour laquelle j'ai été adopté, ni où est mon géniteur.

- Pourquoi tu m'as emmené en France au lieu de rester en Angleterre ?

- Parce qu'il te cherchait.

- De la prison ?, j'enchaîne, sachant de qui elle parle.

- Il faisait partie d'un gang et il avait mis ta tête à prix. Ces gens-là t'auraient cherché dans tout le pays, si il le fallait.

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