Chapitre 22: Adriel

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Mardi 3 Septembre 2019.

Adriel:

La reprise des cours est beaucoup plus dure que prévu. Je n'avais plus l'habitude de me lever si tôt. J'envie Cam et Noé qui ont leur pré-rentrer vendredi. Celle de Sam a lieu aujourd'hui. Je suis le premier a les avoir repris officiellement depuis hier. J'ai choisi le mauvais cursus.

J'envoie un message à mon meilleur ami pour le prévenir que j'arrive chez lui. Il n'est pas encore rentré mais j'ai un double des clés. Exceptionnellement, j'ai fini les cours en début d'après-midi, les choses sérieuses commencent la semaine prochaine. L'appartement de Sam est beaucoup plus près de l'université que ma maison. Enfin ça c'est la version officielle, l'officieuse c'est que j'aime être ici, vivre avec lui.

Mes affaires finissent sur la table de la cuisine. Rien que de sentir l'odeur de Sam tout autour de moi m'apaise. Je m'affale sur le canapé, juste le temps de me reposer cinq minutes. Trop la flemme de me lancer dans mes recherches maintenant.

Finalement au bout de quelques instants, je me relève. Rester inactif n'est pas mon genre, je déteste ça. En un jour et demi, j'ai des recherches à faire pour certains cours. Je récupère mon ordi dans mon sac, et m'installe au bureau de Sam. Plus vite je m'y attèle, plus vite c'est fini. Comme ça dès que mon meilleur ami rentre, je pourrais profiter de lui, surtout que nous serons que tous les deux, Cam bosse au resto et Noé l'accompagne.

En découvrant le programme de mes matières complémentaires, je me demande pourquoi je les ai prises. L'accro à Sam que je suis, a choisi le « droit civil » pour passer encore plus de temps avec lui. Mais alors « l'anthropologie de la communication », je ne devais pas avoir l'esprit clair quand j'ai coché la casse. Notre prof nous a conseillé des livres dont nous aurons besoin, je pianote sur internet pour les trouver.

Dans la porte du bureau, je cherche un carnet pour noter des infos. Bien sûr, je n'ai rien pris avec moi, juste le minimum vital. En farfouillant parmi les feuilles et les classeurs, je tombe sur une pochette à rabat. Il n'y a aucune inscription dessus, ce qui n'est pas habituel chez Sam, il annote tous ses dossiers. Je la tire du placard, elle est pleine. Étrange. La curiosité me donne envie de l'ouvrir mais le respect que j'ai pour Sam, me fait hésiter.

Sans me poser plus de questions, j'ouvre la pochette. La première feuille est une lettre officielle du tribunal de Toulouse. C'est un courrier pour comparaître en tant que victime d'une infraction datant du sept août 2017. Il y a le nom de la personne ayant commis les faits, lesquels ne sont pas précisés, avec juste une suite de numéro. Sam a été convoqué pour l'audience finale le 26 juillet 2019.

C'est quoi ce putain de bordel ? À cette date-là, il était censé être à Bordeaux, enfin d'après ses dires, puisque visiblement ce n'était pas le cas. Ça me démange de tourner la page pour voir ce que contiennent les autres feuilles. Je ne peux pas faire une chose pareille à Sam. C'est à lui de me dire ce qu'il en est. Je suis complètement largué.

J'ai besoin de calmer mes nerfs et surtout de penser à autre chose que ce fichu courrier. Avant de m'en rendre compte, le téléphone est contre ma joue et la voix de ma mère résonne dans le combiné.

- Comment vas-tu mon fils ? Tu te rappelles enfin que tu as une mère ?

- Bonjour à toi aussi maman.

C'est vrai que depuis ma rencontre avec Sam, je suis tout le temps chez lui, délaissant un peu ma famille adoptive. Léna me le reproche souvent, tout en subtilité et rigolade. Je suis rentré dimanche soir mais c'est loin d'être suffisant pour ma mère, ce que je comprends. Seulement, je suis trop accro pour le laisser. Mais elle sait qu'il me rend heureux et que je suis bien à ses côtés, alors elle accepte que je déserte la maison.

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