Mycroft

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Au cours de sa vie, Mycroft Holmes avait expérimenté plusieurs formes de douleurs, mais surtout, plusieurs façon d'altérer son corps.

D'abord, il y avait celles qu'il faisait volontairement, les soirées passées avec des bougies, à faire couler de la cire brulante ou à poser un métal chauffé sur sa peau claire. L'altération de celle-ci avec des lames métalliques, il en avait même fait une collection. Et il y avait aussi les privations, extrêmement volontaires, de nourriture, toujours suivie d'une crise d'hyperphagie.
Il y avait celles qu'il provoquait, sans qu'elles ne soit réellement sa faute, à savoir, continuer de faire de la course à pied en cours, alors même que son spécialiste le déconseillait fortement à cause de l'état de son genoux, et les coups, les insultes, qu'il recevait lorsqu'il décidait de ne pas garder son secret.
En fin, il y avaient celles qui lui étaient positives, ses injections une fois toutes les deux semaines, et son opération.

C'était à cause de la deuxième partie du second point, elle même causée par les raisons du dernier point, qu'il se tenait assis devant une table. Enfin il y était sans l'être. Sa bouche s'était mise à produire bien trop de salive et son souffle s'était coupé. Il n'avait même pas cligné des yeux.

Tout avait commencé un matin de la mi-novembre. Au premier abord, la journée semblait bien partie. Il avait dormi avec Gregory, et par dormir, s'entendait s'endormir de fatigue en discutant de concepts profonds. La raison pour laquelle son lit était froid était que son merveilleux amoureux lui préparait des pancakes, qui embaumaient l'entièreté de la maison, dans la cuisine.

Seulement dans ladite cuisine l'attendaient un paquet de lettres. Il prit un instant pour les trier en trois piles ''Pubs et Ministre désespérés'', ''Dossiers'' et ''Cas de force majeur''.

Vous vous en doutez, c'est la seule et unique lettre du dernier paquet, dans une enveloppe rouge vive, qui était le début de notre histoire.

Cette enveloppe, signée du simple nom de M et qui avait été glissée dans la boite au lettres et non envoyée par la poste, pas d'adresse expéditeur ni de timbre, il la recevait tous les ans.

Cette enveloppe, elle était envoyée par sa mère. Et il s'agissait d'une invitation au repas de noël annuel.

A la différence de d'habitude cepedant, il y avait un post-scriptum.
Ledit post-scriptum contenait ces phrases. "Ton frère nous a dit que tu avais trouvé quelqu'un. Nous l'attendons bien évidemment aussi, ton père et moi souhaitons rencontrer la personne qui est à tes côtés".

C'était à cause de cette lettre qu'il se tenait assis devant une table. Enfin il y était sans l'être. Sa bouche s'était mise à produire bien trop de salive et son souffle s'était coupé. Il n'avait même pas cligné des yeux.

Mycroft savait bien sûr dissimuler ses émotions, alors, quand il glissa l'enveloppe dans son veston comme il avait l'habitude de le faire avec ses dossiers, Greg ne se douta de rien.

Le reste de la journée s'était déroulé correctement, en omettant que Mycroft ne pouvait pas se concentrer.

Une invitation à un repas de famille, c'était comme un ultimatum. Impossible à décliner. Mais amener Gregory dans sa maison d'enfance, ou des photos de lui étaient collées à tous les coins, c'était un problème qu'il aurait voulu ne pas avoir à régler.

Si seulement...

Il n'avait pas le choix, alors il décida de lui dire. Dévoiler ce secret qui ne devrait pas en être un, ou qui devrait pouvoir le rester, enfin il n'aurait pas pu le rester, si ils passaient à l'autre étape de leur relation...

C'était pour ça qu'il se tenait assis devant une table. Enfin il y était sans l'être. Sa bouche s'était mise à produire bien trop de salive et son souffle s'était coupé. Il n'avait même pas cligné des yeux.

Petites histoires trans and other small worksWhere stories live. Discover now