Petites histoires trans and other small works

Greg

Greg était un homme de terrain. C'est pourquoi, lorsqu'on appela pour un double homicide, un jeudi matin, il était le premier à arriver. La scène le fit frissonner. Elle n'était pas horrible pourtant.

Il y avait un homme, qui devait avoir son âge, avec une coupe qui avait été refaite par le meurtrier, et des cheveux grisonnant, au vu des mèches dispersées dans la chambre. Il ne prit pas la peine de regarder le reste de son corps, il le sentait. Les deux corps morts, nus, était enroulés dans une forme grossière de câlin. L'autre homme était un peu plus jeune, originellement brun, mais auquel on avait infligé une teinture auburn, en plus d'une nouvelle coupe de cheveux de la part de notre meurtrier coiffeur en herbe.

Il prit une photo, et l'envoya à la personnification du gouvernement. Il était inquiet. C'était un message, qu'il savait adressé à lui. Le poids dans sa gorge lui compressait le torse plus qu'à l'habitude.

Sherlock arriva peu après et en une demi-seconde, il en était à la même conclusion que lui.

Anderson, lui, cependant, manquait quelques éléments cruciaux pour comprendre, à commencer par un cerveau décent.

-Elle vous ressemble chef. Enfin... Elle vous ressemblerait. N'empêche qu'elle était sacrément forte en déguisement cette jeune femme.

Greg aurait bien répliqué quelque chose, mais c'était une mauvaise idée. Heureusement, Sherlock existait.

-Vous avez tord, et vous êtes. Aucune femme ne prendrait seize shots de testostérone. Cela fait huit mois qu'il s'en injecte, lui même, puisqu'à cause de gens comme vous, il n'a pas pu avoir d'infirmière pour s'en charger. De plus, après une rapide fouille dans ses tiroirs, il portait régulièrement un binder et un packer. Maintenant, deux hommes sont morts et je vous prie de nous laisser travailler.

Je retire ce que j'ai dit ; Anderson ne manquait pas d'un cerveau décent. Il manquait d'un cerveau tout court, et la seule raison qui le plaçait dans la police était sûrement de taper sur des minorités mortes.

-C'est que le petit Sherly se sent concerné. Ou devrais-je peut-être dire la petite Sherly ? Après tout, vous savez comme on dit. On ne peut pas s'impliquer dans quelque chose qu'on ne connais pas.

Mais cela mettait en colère Greg, qui avait appris à ne pas le montrer. Se concentrer sur le tissus qui serrait son torse, et éviter d'exploser. Le gris allait le virer dès qu'il en aurait l'occasion. Ou bien il pourrait demander à Mycroft de le muter en Sibérie...Tentant... Quoi qu'il en soit, Sherlock, qui était, soit dit en passant, totalement cis, avait plus de problème à contrôler ses émotions. Lui, il n'y avait aucune chance qu'on le vires.

Bref, Sherlock fonça sur Anderson. Greg aurait pu le laisser asséner quelque coups, pour ceux qu'il aurait aimé lui donner, avant de s'interposer, mais John, le pacifiste ex-militaire, fit ce qu'il aurait été censé faire.
Sherlock était furieux. Greg aussi, pas pour lui, mais pour les morts. Il était habitué, en ce qui le concernait.

Sherlock prit un moment avant de reprendre le contrôle de lui même. Et même après ça, il était furieux. La lieutenante Donovan venait d'arriver avec des informations sur les cadavres. Anderson venait de partir, son sourire provocateur toujours en place.

-L'homme de gauche s'appelait Émilie, enfin c'est ce qui est noté sur sa carte d'identité. Des recherches sur ses réseaux sociaux indiquent qu'il utilisait le prénom Elijah depuis trois ans à peu près. Il avait des hormones, de la testostérone pour être précis, à prendre. Une demi ampoule par semaine. Il la partageait avec l'un des suspects qui devraient nous rejoindre. La personne de droite était en couple avec lui depuis deux ans, et était sur le point de lui proposer de se marier-Greg se mordit la lèvre intérieure-. Ils tenaient ensemble une chaîne de booktube qui parlait, en général de représentation non-normée dans les livres, mais qui touchait aussi des séries et films. Ils ont plusieurs vidéos à propos d'eux, qui nous permettent de découvrir que la personne de droite s'appelait Liz et utilisait les pronoms ael et ellui, avec des accords au féminin. Ils étaient assez connus.