400 MILLIONS : TOME 1

C h a p i t r e 1 0

Je prends une tasse de chocolat chaud avant de me glisser dans mon fauteuil en œuf pour jouer sur mon téléphone. Ma mère avait sa tasse de thé, elle s'était assise dans le canapé en face de moi.

- Il t'aime bien, ça se voit.

- Maman, je n'ai pas envie d'en parler.

- Ton père m'a dit qu'il te rendait heureuse.

- Maman.

- Désolée, Lucie je sais qu'on n'a pas été cool avec lui...

- C'est pas ça maman, mais même moi je ne sais pas ce que je pense de lui, c'est nouveau pour moi tout ça.

- Vu comment vous étiez tout à l'heure, je ne suis pas sûr que ce soit si nouveau.

- Et bien si maman, alors arrête de te moquer de moi.

Elle me sourit avec un air du : tu vas voir que j'ai raison. Et cet idiot de JJ n'allait que confirmer ce qu'elle était en train de me dire.

JJ : Désolé d'être parti comme un voleur, j'aime bien passé du temps avec toi.

Mon sourire me trahissait et je n'essayais pas de le cacher.

- Tu vois que j'ai raison.

Je décide de monter dans ma chambre, faire une sieste à mon tour. Je venais tout juste de m'endormir quand je reçu un selfie de JJ, la main sur sa bouche avec pour légende : oups, elle n'a pas aimé mon nouveau sweat. Merde ! Je m'empresse d'ouvrir mon sac à dos où son t-shirt avait trempé le reste de mes affaires. Je sors tout de mon sac et va chercher mon sèche-cheveux dans la salle de bain essayant de sécher et sauver ce qui pouvait l'être. Tant pis pour la sieste.

Lucie : Tu peux le garder. (:

Le soir au dîner, ma mère se vantait de m'avoir surprise dans les bras de JJ, on aurait dit deux enfants mes parents, vraiment pathétiques sur le coup. Je ne disais rien, il n'y avait rien à dire il ne s'était rien passé. Le soir venu, j'écrivais dans mon journal sur mon bureau, cela fait bien longtemps que je n'y avais rien noté, et là j'avais un roman à écrire. Il est 22 heures quand je me glisse sous les draps après avoir pris ma douche. Ma mère toque et entre sans que je ne lui réponde dans ma chambre. Elle s'approche de mon lit, s'assoit à mes côtés.

- Tu sais Lucie, je ne me moque pas de toi vis-à-vis de JJ, je veux juste que tu fasses attention à toi.

- Je n'arrive pas à savoir ce que je ressens, c'est si bizarre la relation qu'on a tous les deux.

- Tu veux en parler ?

- Je l'adore, il est vraiment un bon gars maman, je te le promets mais entre nous, j'ai plus souvent l'impression d'agir comme sa mère plutôt que comme une amie. Je ne sais pas comment dire.

- Tu prends soin de lui.

- J'essaie.

- J'ai envie de te dire qu'il ne te mérite pas Lucie, mais tu mérites d'être heureuse, et j'ai l'impression qu'il y arrive. Il te fait sourire, il te fait rire. Il t'accepte comme tu es, avec tes bouquins.

- C'est plus facile pour lui de m'accepter avec mes bouquins et moi de l'accepter avec tout... ça. Mais il est devenu sobre un peu grâce à moi.

- Laisse les choses se faire naturellement, et tu verras ce qui se passera.

Je remercie ma mère et elle sort de la chambre, me laissant seule dans mes pensées. Le lendemain, je me réveille tôt, il n'est que 8 heures. Je prends un petit déjeuner, m'habille et décide de retourner à la digue vers 9 heures, de toute façon la boutique n'ouvre pas avant. Je ne m'y pas longtemps avant de faire glisser la planche sur l'eau et m'asseoir dessus. Je regardais derrière moi, de peur de voir JJ déboulé, mais personne. Je passe ma main délicatement dans l'eau, et chuchote.

- Salut John.

Une petite vague arriva sur moi, au même moment. Je lui avais écrit une lettre, à cœur ouvert. J'avais joué le cliché de le mettre dans une bouteille et la faire aller dans l'eau. C'était le moment. Peut-être est-il vivant, et il lira cette lettre ? Ou quelqu'un d'autre la lira. Aucune idée, mais elle est partie. Je reste ainsi un long moment avant de rentrer chez moi, je n'avais pas très faim, je décide de retourner m'allonger et me reposer. Ma mère m'apporte malgré tout un chocolat chaud.

Nous sommes le samedi 19 décembre, plus que quelques jours avant Noël. Les choses n'ont pas beaucoup évolué, ou pas du tout. Hors le fait que JJ a le droit de venir chez moi, que Kiara n'accepte toujours pas qu'on se parle lui et moi. La seule chose qui a vraiment changé pour moi, c'est le fait que je me surprends à aller à la digue, parfois en pleine nuit, parler à John. Mais JJ n'en sait rien, enfin je pense. Ce week-end ma mère me propose de faire un peu de route et aller faire les boutiques pour les cadeaux de noël. J'accepte avec plaisir. Je prépare ma bandoulière et monte en voiture avec ma mère. Je n'ai absolument aucune idée pour les cadeaux, et cette année, j'en ai un de plus à faire. L'horreur. Bien que JJ n'ait rien à lui, il avait quand même tout le nécessaire chez John.

- Maman, tu pourrais m'aider pour le cadeau de JJ ?

- Oui, tu sais ce qui lui ferait plaisir ?

- Je n'en sais rien du tout.

Elle me sort des idées plus folles les unes que les autres, avant de me dire de lui écrire une lettre. Je suis douée pour ça, mais je ne veux pas. Je verrais bien sur place, quelque chose me viendra peut-être en tête. On arrive à Buxton, au sud de l'île pour faire les boutiques. On ne s'y prend pas en avance je l'avoue. Ma mère part d'un côté et moi d'un autre. Je n'ai absolument aucune idée de quoi offrir à mes parents et JJ. Kiara avait invité JJ pour les fêtes, et il avait accepté à condition que je l'aide à s'habiller pour l'occasion. Je lui avais préparé une tenue, qui lui plaira à lui comme à Kiara je pense. Une vendeuse s'approche de moi pour me proposer son aide, j'accepte volontiers. A la fin de l'après-midi, j'étais de retour en voiture avec ma mère, nos cadeaux emballés à l'arrière de la voiture.

- Alors qu'as-tu acheté pour JJ ?

- Tu verras quand le père noël passera.

Elle sourit. Je n'étais si satisfaite de mon cadeau, mais c'était mieux que rien. A notre retour à la maison, papa était dans le salon devant la télé avec un café dans la main. Je le salue et monte dans ma chambre à la demande de mon père. Je fus surprise d'y trouver JJ, assit sur le canapé. Il se leva aussitôt que j'entre.

- Salut !

- Je ne m'attendais pas à te voir d'ici noël.

- Je sais, je voulais juste te voir avant d'aller chez Kiara. Je n'aurais peut-être pas le temps de t'écrire.

- JJ, je vais survivre.

- Dis le si je te dérange.

Il avait pris un ton qu'il n'avait jamais eu avec moi, il était devenu méprisant et oubliant tout second degré. Je sais que Kiara n'accepte pas qu'on traîne ensemble, et je sais qu'elle fera tout pour ne pas qu'il m'écrive pendant ces quelques jours. Il se dirigea d'un pas ferme vers la porte, et je le retiens par le poignet.

- JJ, je suis désolée je ne voulais pas être désagréable.

Il se retourne, le regard vide et perdu, passant sa main dans ses cheveux.

- Non c'est moi, je n'ai pas à réagir comme un connard.

- Ce n'est pas grave.

Il s'assit de nouveau dans le canapé, et j'en fis de même à ses côtés. Il tenait sa tête entre ses mains, il était préoccupé.

- Tu veux parler ?

- Tu vas me prendre pour un dingue.

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Merci pour votre lecture.

Ce chapitre a été mit à jour le 14.04.2022.