C h a p i t r e 1 5

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Le 31, à 23 heures, j'étais cachée déjà depuis une bonne demi-heure pas très loin du château, où je pouvais les entendre, pas assez près pour distinguer ce qu'ils disaient mais assez pour reconnaître les voix. Et vu où j'étais JJ m'avait probablement vu, il avait l'habitude que je me cache comme ça. Je m'étais assise contre un arbre, ayant mal dans les jambes à force d'être accroupie. Je regardais les photos de JJ que j'avais sur mon téléphone. Vais-je lui pardonner ? J'avoue que le manque devenait plus fort que la haine et le dégoût que j'avais pu ressentir. Je ne sais pas, j'hésite, je doute. Va-t-il croire que je le fais pour l'argent ? Alors que non, pas du tout. Je suis une kooks après tout. J'avais quand même une vue assez large du château, de là où j'étais. John sorti fumer une cigarette sur le ponton derrière, suivit de près par JJ. Avait-il reprit ? Visiblement non. J'avoue, j'aurais aimé savoir ce qu'il se dise à ce moment-là. J'avais pu aussi remarquer que John ne m'avait pas menti, il avait encore mon sweat sur lui. Je n'avais pas vu l'heure passée mais je compris qu'il était minuit quand John embrassa Sarah et qu'il se serrait tous dans les bras en se disant Bonne Année. Il était temps pour moi de rentrer chez moi. Je reprenais le petit sentier, me dirigeant vers la route. Le lendemain, mes parents me souhaite la bonne année avec un petit déjeuné au lit, je ne sais pas comment je dois le prendre, mais merci. Ils me laissent un peu seule, et je profitais pour faire un point sur ma vie, on oublie la petite adolescente de 15 ans plongée H24 dans ses livres sans aucune relation sociale en dehors de ses profs et ses parents. J'étais désormais une jeune femme de 16 ans, la tête sur les épaules et plus forte et déterminée que jamais. Je ne savais pas quoi faire de ma première journée de l'année, avant je l'aurais passé là, sur mon canapé, avachie lisant un livre, puis deux. Je termine mon petit déjeuné, et décide d'aller à la digue. Je n'y suis pas allée depuis le dernier soir. Je m'habille assez chaudement, enfile ma bandoulière et prend le chemin à pied de la digue. Il n'y a personne dans les rues, il est encore tôt pour un 1er Janvier, les gens décuvent, dorment. J'arrive sur le sable, il n'y a personne. Aujourd'hui je ne viens pas parler à John, maintenant que je sais qu'il peut m'entendre et me répondre. Je m'assois, j'observe l'horizon. Je reste pendant plus d'une heure avant de rentrer chez moi. Je m'installe dans mon fauteuil en œuf, le départ est pour cette nuit et je le sais. Je suis sur mon téléphone à jouer, ma mère prépare le déjeuner et mon père lit le journal.

704-487-5471 : On part à 3h.

John. Je ne savais que la date du départ et le moyen de locomotion. Probablement le bateau les prend au ponton du château. L'île sera vide sans la bande. Je mets la table et mange avec mes parents avant d'aller ranger mon linge dans ma penderie pour m'occuper un peu l'esprit. Je sais d'avance que je vais y aller ce soir, leur dire au revoir car je sais d'avance que je vais le regretter si je n'y vais pas. Je ne vais probablement jamais les revoir, il n'y aura jamais plus personne dans le château. Ma mère m'appelle du salon pour me proposer de regarder un film de noël avec eux, et j'accepte, je n'ai rien de mieux à faire de toute façon. Je cherche de quoi m'occuper et passer le temps, et surtout m'empêcher de stresser. Je n'ai pas le cœur à lire, je n'ai plus le cœur à rien. Ma mère prépare le dîner, je l'aide pour m'occuper. Je décide de faire un cake, ça me prendra un peu de temps.

- Tout va bien Lucie, t'as l'air préoccupé ?

- Oui ça va maman.

Il valait mieux que je ne traîne pas longtemps avec ma mère. Je mets la table, mange et monte dans ma chambre aux alentours de 21 heures. Je me fais mille scénarios dans ma tête, comment ça va se passer ? Je vais pleurer comme la dernière fois devant John ? Je n'en sais rien. Comment vont-ils tous m'accueillir ? Pope que je ne connais à peine ? Kiara qui ne m'accepte pas ? Sarah ? Je n'en sais rien. J'entoure mon cou du bandana de John et le cache sous mon sweat. Je me regardais dans le miroir de ma penderie, j'ai vraiment changé.

- On dirait une pogue.

Pensais-je à voix haute.Ce n'était pas une insulte, bien au contraire, j'en étais fière. J'entendais mes parents se coucher, il est 23 :45. Aller Lucie, arrête de stresser tout va bien se passer. Je sens une crise de panique arrivée, le stress, la boule au ventre. J'avais tellement encaissé ses derniers jours, et mon corps ne suivait plus. Je finis par me calmer je ne sais comment, mais un bon moment plus tard. Il est bientôt 2 heures. Il est temps pour moi d'y aller. Je ne veux pas arriver, et ne pas avoir le temps de quoi que ce soit. J'arrive une vingtaine de minutes plus tard, là où j'ai l'habitude de me cacher. Un petit yacht est là, garé au ponton et je les vois, faire des allers retours entre le château et le bateau. Alors c'est vrai, ils s'en vont. Je prends une grande inspiration avant de me lancer dans la gueule du loup. 

Merci pour votre lecture.

Ce chapitre a été mit à jour le 14.04.2022.

400 MILLIONS : TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant