Chapitre 20 : 90 jours

15 0 0
                                    

Kyle s'était réveillé par le bruit de la porte ce matin. Carl venait de partir. L'ancien militaire avait passé ses mains sur son visage avant de s'asseoir sur le bord du lit en s'étirant, pensif. Il avait l'impression que c'était un rêve.


La fin du monde, son recrutement dans l'armée, son attaque par Les Loups, son faible pour leur chef, et maintenant, son appartenance au ennemie de l'armée, à qui il avait prêté serment lorsque tout ça avait commencé. Il s'était fait poignardé en essayant d'arrêter les possible meurtriers de Carl, sans même savoir si c'était réellement le cas ! Il aurait pu mourir dans ce corridor. Il avait l'impression d'aller dans le mauvais camp, mais c'est ce qu'il voulait. C'était possible, ça ? De savoir qu'on fait possiblement la mauvaise chose mais de vouloir continuer ?


C'était le cas pour Anderson. Peut-être qu'au finale il allait simplement se tirer une balle. Il n'était pas encore sûr. Alan était sympa, Alya avait l'air étrange mais ne lui avait pas parlé plus qu'il ne le fallait, Alec le détestait sans aucune raison valable, et Carl... Il était amoureux du chef des Loups, mais est-ce que c'était réciproque ? Malgré ce qu'il lui avait avoué il y a quelques jours, est-ce que c'était suffisant pour être sûr qu'il était amoureux de l'ex soldat ? Il s'était inquiété, beaucoup même.


Mais ce n'est pas parce qu'il avait été honnête cette fois-ci, qu'il lui avait pratiquement déclaré ses sentiments, qu'il allait le faire tout le temps. Oui, Kyle était tombé amoureux de lui alors qu'il était un vrai connard, et qu'il n'avait jamais rien fait pour montrer qu'il pouvait être un copain qui vaut ce titre. Carl avait su lui montrer quelques fois qu'il le voulait lui et pas son corps, qu'il s'inquiétait, et qu'il ne laisserait personne le toucher.


Est-ce qu'on pouvait s'attendre à un «je t'aime» de sa part de temps en temps ? Kyle en doutait fortement. S'il lui disait un jour, ça serait probablement dans un des rêves de Anderson. Il le voyait plus comme le copain possessif qui contrôle tout, le traite comme un objet et qui montre son amour seulement avec le sexe. D'une certaine façon, ça lui allait. Dans le monde dans lequel ils étaient, il ne fallait pas s'attendre à grand-chose pour prouver à quelqu'un qu'on l'aime. Mais se faire traiter comme un objet ? Kyle n'en n'avait pas envie.


Carl l'avait déjà fait quelques fois. À la place de dire qu'il était ensemble, il disait qu'il était à lui. Ça ne plaisait pas à Anderson. À qui ça plairait de toute façon ? Kyle sortit de ses pensées en entendant la porte s'ouvrir. Pensant d'abord à Carl qui avait peut-être oublié quelque chose, il devina que c'était quelqu'un d'autre lorsqu'il n'entendit qu'un simple «salut».


-Check up ?, demande Kyle.

-Ouais.

-Dit moi que c'est le dernier s'il te plaît.

-Y'a de grande chance.

-Tant mieux, j'en ai marre de rester enfermé.

-Même si tu vas mieux, oublie d'aller sur le terrain, lui rappelle Alan.

-Je sais... Mais j'espère pouvoir convaincre Carl de me laisser au moins faire autre chose, genre aller dans les stocks.

Monster : Call them Monster // Tome 1 (En réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant