𝙘𝙤𝙡𝙤𝙘' [ 𝙿𝚎𝚛𝚌𝚊𝚋𝚎𝚝𝚑 𝙰𝚞 ]

IV - Celui qui se venge

Le silence régnait dans l'appartement.

Aux deux extrémités du canapé, les deux résidents des lieux cherchaient à tout prix d'éviter le moindre contact entre eux, qu'il soit physique ou même visuel. Aucun contact.

La tension entre les deux était visible à des kilomètres.

C'est ce qu'avait remarqué la jeune femme qui leur faisait face et qui cherchait à savoir ce qu'il avait bien pu se passer pour que les deux jeunes gens ne veulent même plus s'adresser le moindre mots.

Elle les détailla longuement, à l'assaut du moindre indice pouvant la mettre sur la voie. Des détails auxquels elle n'avait pas encore fait attention jusque-là la frappèrent.

Elle put en effet remarquer que la blonde face à elle avait l'une de ses mèches qui avait virée au blanc. Etrange.

Du côté du brun, pas de coloration capillaire à vue de nez, mais elle constata que ce dernier c'était habillé tout de rose. Couleur qu'il n'avait absolument pas l'habitude de porter, celui-ci s'obstinant à s'habiller de bleu ou de blanc.

« Bon qu'est-ce qu'il s'est passé bon sang ! » elle gronda sur les deux jeunes adultes comme une mère le ferait avec deux enfants ayant faits une bêtise.

Il y eut un petit moment de silence, et puis soudain, comme s'ils s'étaient concertés, les deux se désignèrent l'un l'autre en même temps :

« C'est elle qui a commencé. »

« C'est lui qui a commencé. »

Piper se massa les tempes :

« On est pas arrivé... »

Annabeth prit alors la parole pour raconter sa version.

« Un mois était passé depuis mon emménagement et tous ce que l'on pouvait dire, c'était que l'atmosphère était quelque peu... électrique. Nos caractères opposés faisaient des étincelles, ne serait-ce que pour une simple bouteille de lait remise dans le frigo alors qu'elle était vide.

On avait tous les deux repris les cours dans nos universités respective depuis plusieurs semaines et la charge de travail à fournir avait beau être la même pour nous deux, le réel travail fourni individuellement était tous sauf semblable.

En effet, je prenais très au sérieux mes cours et j'étais constamment sur son ordinateur pour travailler sur ses projets et ses devoirs. Tout le contraire de mon colocataire assis mes côtés qui passait ses journée à éviter le mot 'devoirs', trouvant à chaque fois une activité bien plus alléchante que de travailler. Il en était même rendu à s'inventer des passe-temps comme sa très récente passion pour la pâtisserie. Mais le plus agaçant pour moi était définitivement la musique. Car oui, Percy avait décidé d'acheter une batterie... »

- En réalité, c'est Léo qui me l'avait refilé, la coupa Percy.

- On s'en fiche d'où tu l'as sortie, le problème était qu'il causait des vibrations et tremblement dans tout l'immeuble, repris la blonde. La première touché ? Sa colocataire, assurément.

Les constantes pulsations en provenance de la pièce d'à côté m'empêchait de me concentrer et au fur et à mesure que les jours passaient, mon crane emmagasinait les beats qui rythmait ma colère. Mais un jour, alors que Percy n'était pas encore rentré de la fac, l'étudiante que je suis dont le silence n'avait jamais autant été un besoin vital, a pris la soudaine décision de confisquer les baguettes de la batterie. »

« QUOI ?! Tu m'as dit que c'était un pigeon qui était rentré dans ma chambre et qui s'était envolé avec ! s'écria le garçon.

- Ce que tu peux être naïf, et stupide d'ailleurs... elle soupira. Bref, quelque jours plus tard, Percy avait totalement oublié sa batterie pour trouver une autre passion, moins bruyante cette fois-ci pour le plus grand plaisir de mes oreilles. Tout allait bien dans le meilleur des mondes, mais à ce moment-là intervient le problème de la salle de bain... »