Elementum - Legacies {Tome } [En réécriture]

VII

- Vous croyez qu'on apprendra bientôt le sortilège du Patronus ? demande Lysander.

- À ce qu'il paraît, il est très difficile d'en faire apparaître un corporelle, mais c'est très beau, ajoute son frère.

- On l'apprend normalement en troisième année, pas plus tôt parce que ce n'est pas au programme, explique April.

Je l'espère qu'on l'apprendra bientôt, c'est l'un des sortilèges les plus beaux d'après papa.
Nous sommes en train de marcher dans les couloirs, et on vient à peine de finir notre dernier cours d'aujourd'hui, vendredi, et ce cours justement était les D.C.F.M. Enfin, Défense Contre les Forces du Mal niveau extra-facile. Je m'en suis d'ailleurs pas mal ennuyée, ce n'était pas forcément intéressant d'apprendre le sortilège des Crottes de Nez. Ma sœur et moi avons même eu le temps de lire la moitié du manuel scolaire Forces Obscures : comment s'en protéger, tandis que les autres élèves réessayaient le sort. Mr.Henry, le professeur de ce cours, a même pensé que nous avions déjà étudié ce maléfice au préalable et qu'avoir une mère aussi douée que la nôtre y jouait beaucoup. Or, c'est totalement faux puisqu'on n'a jamais vu ce sort avant.
Enfin, au moins on a de bonnes notes, et Alice a même été étonnée que les professeurs soient aussi fiers d'avoir deux élèves comme nous dans leurs cours. Alors, aller savoir pourquoi, mais je pense qu'on a quand même un petit côté « surdoué » April et moi, sans vouloir être égocentrique et narcissique.

Bref, après plusieurs minutes à marcher dans le parc en compagnie des jumeaux Dragonneau, je sens encore un regard perduré sur moi, et je remarque qu'une silhouette me fixe près du lac, il s'agit là de ce même garçon de la dernière fois.
Bon, cette fois, je n'ai plus d'excuse, il faut que j'aille le voir et savoir ce qu'il me veut, ça devient malsain de fixer une personne au bout d'un moment.

- Kim, qu'est-ce que tu fous ? me demande April quand je me lève.

- Y a l'autre qui me fixe encore, et je vais maintenant savoir pourquoi !

- Quoi ?! Ce fils de Doxys casseur de Cognards ersatz de gobelin te fixe encore ?!

- Calmes, je reviens.

Même si je n'aime pas le moindre du monde m'éloigner ou être séparée d'elle, je fais un gros effort en partant vers ce mystérieux gars.

- S'il te titille la Goule*, dis moi de suite ! me dit ma sœur par télépathie. (*chercher des noises)

- Oui, ne t'inquiètes pas. Et puis, je sais me défendre, c'est pas comme si que j'avais pas le don, répliquai-je.

Elle soupire, et j'arrive enfin de l'autre côté de la rive. Le gars a arrêté de me regarder, et doit sûrement se demander où je suis sachant qu'il est dos à moi.

- Pourquoi tu ne cesses de me fixer, qu'est-ce que tu me veux ?

Il ne sursaute même pas, ce qui est de fois plus intrigant.

- Je me pose beaucoup de questions, tout simplement. Et désolé si ça t'a paru oppressant.

Il s'est tourné vers moi quand il a dit ça, et j'ai en même temps croisée mes bras sur ma poitrine. Mais comme on dit, à moitié excusé et avoué, à moitié pardonné, même si je suis très rancunière.

- Au lieu de rester plantée là, comme un botruc qui date de cents ans, tu ne veux pas venir t'asseoir ? me demande-t-il avec un brin d'ironie dans sa voix.

- Au point où on en est, soupirai-je en m'asseyant à une distance convenable. Avant que tu me poses tes questions, j'en ai moi aussi.

- Alors, on a qu'à faire ça comme ça : je te pose une question, tu y réponds, et ensuite tu me poses une question, et j'y réponds. Ça te va ? sourie-t-il.