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S U S

Jour 7

15:24

Journal de bord de Katsuki Bakugou:

Ça me casse les burnes de remplir ce journal de merde, j'ai autre chose à foutre que de décrire mes putains de journées dans un putain de carnet électronique.

J'ai littéralement aucune piste concernant l'auteur du meurtre du russe. On a réduit son corps en miette en l'exposant aux températures glaciales de l'espace, et c'est l'anglaise qui se charge de garder ses particules dans une boîte qu'elle transmettra à sa famille une fois rentrée sur Terre. J'ai réparti les tâches qu'il avait entre tous les membres de l'équipage pour minimiser les dégâts. Il n'empêche qu'il reste un connard à bord, et que je compte bien lui faire la peau.

Non seulement il y a un meurtrier dans le vaisseau, mais en plus, ce fumier est armé. J'ai plusieurs suspects potentiels, mais aucune preuve valable. Aucun fondement. Je les note quand même ici, au cas où que l'un d'eux se révélerait bel et bien être l'enculé qui a buté le russe.

Le nerd est mon premier suspect. Ce mec est juste pas net. J'ai jamais pu réussir à le saquer. Mon instinct m'a crié de me méfier de lui dès notre première rencontre. Et mon instinct me trompe jamais.

Ensuite y a le petit couple, les Kaminari. Ceux là aussi sont pas clairs. Ils quittent leurs postes pour aller manger, et à leur retour, on découvre un cadavre. La coïncidence est trop grosse pour ne pas être douteuse.

Faut pas non plus oublier l'autre nazi là, le docteur allemand. Il fait froid dans le dos celui-là. Il avait pas l'air surpris quand on a appris la mort de l'autre con. Y a quelque chose de louche dans son jeu.

Et puis y a double face, le japonais. De toute façon, pour sortir avec le nerd, faut pas être très bien mentalement.

Bref. J'ai fait en sorte que les mesures de sécurité soient renforcées, y a pas eu de nouveau cas de décès depuis cinq jours. Mais je suis pas suffisamment naïf pour croire que cette situation sera éternelle. Y aura forcément une nouvelle tentative de meurtre, tôt ou tard. Je sais pas quel est le but de cet enfoiré, et pour être honnête, je m'en fous. Si je le choppe, qu'importe ce qu'il pourra dire, je l'éjecte dans l'espace. Pas de pitié pour les parasites.

15:46

Journal de bord d'Eijiro Kirishima:

Cette affaire de meurtre met le capitaine sur les nerfs. Enfin, plus que d'habitude. Mais qui ne serait pas inquiet après avoir découvert qu'un tueur est à bord ?

J'ai fini de télécharger les fichiers d'aujourd'hui, je peux donc me reposer un peu en attendant les prochains ordres. J'aimerai aider Bakugou à aller mieux, mais je ne sais pas comment m'y prendre. Ce type est une tête de mûle; s'il sent que je veux lui apporter mon soutien, il va m'envoyer paître. Je sais qu'il est fort et qu'il a les épaules solides, sans doute plus que nous tous, mais je ne peux m'empêcher de me faire du soucis pour lui.

Je ne comprends pas ce que j'ai pu faire au bon Dieu pour m'enticher de ce mec. Il est râleur, grande gueule, impulsif, vulgaire, macho, colérique et violent. Mais je sais aussi que c'est quelqu'un de droit. Je n'ai pas de doute sur le fait qu'il pourrait tuer sous le coup de la colère. Mais jamais il ne mettrait en péril une mission pour satisfaire ses impulsions.

Je ne vais pas commencer à établir une liste de suspicions. Si on commence à avoir des doutes sur tout le monde, on ne va pas s'en sortir. Il faut rester soudés, ou l'imposteur ne fera qu'une bouchée de nous.

16:03

Journal de bord de Tsuyu Asui:

Quelque chose cloche aujourd'hui. J'ai fait toutes mes tâches, mais l'oxygène ne cesse de baisser. Ce n'est pas normal. C'est comme si il y avait une fuite dans le vaisseau. Le niveau d'oxygène reste largement suffisant pour pouvoir respirer, mais si ça continue à ce rythme-là on risque tous de finir asphyxié.

Je frissonne en apercevant Bakugou passer dans le couloir pour se rendre dans la salle des armes et sûrement rejoindre son bras droit. Je me méfie beaucoup de lui. Il y a cinq jours, lorsqu'ils ont découvert le cadavre, tout le monde a pu constater à quel point ce type est instable et dangereux. Ses yeux fulminaient, on aurait dit qu'il avait envie de nous sauter dessus.

Un voyant rouge vient de s'allumer. L'alarme retentit. Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?

16:08

L'écran de tous les bracelets électroniques venait de virer au rouge, et un compte à rebours de trente secondes se lança, avec un message: si vous ne parvenez pas à entrer les deux codes de désactivation de l'évacuation d'oxygène avant le temps imparti, vous ne pourrez plus respirer.

Ils n'avaient jamais été préparés à ça. Ce message, cette alarme, ils n'y avaient jamais été confrontés. Mais s'ils avaient été sélectionnés pour monter à bord, c'était pour une bonne raison. C'étaient les astronautes les plus compétents pour accomplir cette tâche. Ils étaient intelligents, et surtout, ils étaient habitués à gérer les situations les plus extrêmes.

Ni une ni deux, sans chercher à comprendre, tous se précipitèrent en O2 et dans l'administration pour taper les deux codes requis. Les Kaminari arrivèrent en courant dans la salle du japonais, mais ce dernier était déjà occupé à taper le code. Cependant, lorsqu'il finit d'entrer les numéros, l'alarme ne s'arrêta pas. Le second code n'était toujours pas rentré.

De l'autre côté, Midoriya, Uraraka, Bakugou et Kirishima courraient vers l'O2. Il ne restait que quinze secondes. Conservant son sang froid, Asui parvint cependant à se reprendre et à entrer les derniers numéros. Essoufflés, les astronautes se regardaient sans comprendre.

Que s'était-il passé ? D'où venait ce dérèglement, cette erreur dans la machine ? Le vaisseau n'était donc pas parfait ?

— Je connais mon travail par cœur, déclara la cosmonaute en vert. Et je peux vous affirmer une chose: ce défaut n'est pas naturel. C'est un sabotage.

16:32

Journal de bord de Katsuki Bakugou:

Un sabotage. Manquait plus que ça.

Mission de merde.

L'imposteurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant