BADBOY• Le cœur à ses raisons [Tome 2]

Chapitre 65

« On prend un peu trop l'habitude de sortir de vendredi soir, non ? je demande à Liam tandis que nous asseyons à une table du McDonald's

-C'est vrai que ces dernières semaines n'ont pas été très casanières, mais de temps en temps, il faut savoir lâcher prise, explique Liam tendu

-Quelque chose ne va pas ? Tu as l'air nerveux !

-C'est Sally, tu sais elle part demain matin passer le week-end chez ses parents, suite à ta proposition d'ailleurs. Je voulais rester avec elle et Evan ce soir, pour lui assurer que je suis présent tu vois, que je ne pense pas qu'à sortir et faire la fête. Mais elle a insisté pour que je m'amuse, elle voulait passer du temps seule avec Evan

-Et bien ça se comprend non ? Elle ne va pas le voir du week-end, tu sais que c'est dur pour elle quand elle ne le voit pas pendant plusieurs jours, je rappelle. Où est le problème ?

-C'est que j'ai l'impression que ces derniers temps elle... Oh et puis non c'est ridicule

-Non pas du tout, dis-moi ! j'insiste en lui prenant la main sur la table

-C'est que... C'est déjà la troisième fois qu'elle m'incite à sortir, à « profiter de ma jeunesse » pendant qu'elle reste à la maison avec Evan. J'ai l'impression qu'elle m'exclue petit à petit de la vie de mon fils... »

Je n'aurais jamais pensé à une chose pareille, et encore moins que cette hypothèse sorte de la bouche de Liam. Je dois avouer que ces derniers temps, Sally a tendance à beaucoup vouloir rester seule avec son fils, mais je ne pense pas que son but est d'évincer Liam du tableau

« Ecoute, tu sais que tu es un bon père, Sally elle-même me l'a dit. Elle t'aime beaucoup et est très reconnaissante de t'avoir auprès d'elle. Je trouverais ça étrange qu'elle veuille te mettre de côté après tous les compliments qu'elle m'a fait de toi. Peut-être qu'en ce moment elle traverse une passe difficile et qu'elle a besoin du confort de son bébé. Et puis regarde, tu as tout le week-end pour t'occuper d'Evan, et quand Sally reviendra de chez ses parents, elle sera sûrement plus détendue, et donc plus aptes à accepter ton aide. Et si ce n'est pas le cas, tu pourras discuter avec elle et mettre les choses au clair »

Le brun hoche doucement la tête, les yeux perdus sur le sol du fast-food.

« ça va aller, d'accord ? je lui chuchote en caressant le dos de sa main »

Il me regarde puis sourit tendrement. Son téléphone vibre et il regarde machinalement l'écran

« Austin me dit qu'ils font une soirée jeux-vidéos chez lui avec Shawn, Ben et Alix, ça te dit d'y aller après ? me dit-il

-Oui carrément ! Il faut bien que j'apporte un peu de compassion féminine à Alix la pauvre »

Nous rions puis entamons notre repas. Ce que j'aime le plus dans le fait d'être en couple avec Liam, c'est qu'en plus de notre complicité et de notre amour (que l'on avait déjà même lorsque nous étions séparés), on n'a plus ce côté mal à l'aise. Je veux dire qu'avant, nous nous entendions tout aussi bien, nous rigolions tout autant mais chacun de nous arrivait toujours à un moment où nous n'osions pas en faire trop car justement, nous n'étions pas ensemble. Le véritable problème était le malaise de rappeler, la plupart du temps de façon inconsciente, à l'autre que le couple n'existait plus et que la situation était compliquée. Oui, c'est ça, le mot « compliqué » résumait ma vie entière, alors que maintenant, tout est beaucoup plus simple : Liam et moi sommes à nouveau ensemble, on laisse tant bien que mal derrière nous le passé pour nous concentrer sur le présent et sur l'avenir.

Après avoir mangé la totalité de ma boîte de nuggets, nous jetons les déchets et allons poser nos plateaux pour ensuite rejoindre la voiture. Le temps du trajet pour aller jusque chez Austin, Liam et moi chantons de toutes nos forces des chansons choisies par mes soins. Après plusieurs mois de relations, il s'est habitué à écouter mes chansons, qu'il apprécie beaucoup (même s'il ne l'assumerait pas devant les garçons). Je lui ai appris à aimer les Beatles, qu'il trouvait tout d'abord ringard et vieillots, et qu'il chante comme si sa vie en dépendait aujourd'hui. Nous arrivons devant chez Austin, le sourire jusqu'aux oreilles après ce grand moment de bonne humeur puis sonnons.