Chapitre 69

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« Comment ça on est en panne ? je demande, soudain paniquée

-La voiture ne démarre plus, tu entends le bruit que fait le moteur ? c'est loin d'être normal »

Je sors instinctivement mon téléphone de ma poche et me rappelle rapidement qu'il n'y a pas de réseau ici, donc aucun moyen d'appeler un dépanneur

« Et comment les gens font dans ce trou pommé pour appeler ? je râle

-Ils doivent avoir des téléphones fixe, en tout cas si on veut se sortir de ce merdier, il va falloir aller demander de l'aide... Mais il est hors de question qu'on retourne voir le pervers

-Je ne sais pas si on va vraiment avoir le choix, je réplique en tentant de voir d'autres lumières allumées à travers le pare-brise brouillé par l'averse. J'ai l'impression que cet homme est le seul habitant de cette ville

-Je vais aller voir, je reviens vite

-Non attends, je m'exclame en lui retenant le bras. Tu ne vas quand même pas me laisser seule dans la voiture !

-Al' il pleut et...

-Je sais, je le coupe en lui montrant les habits. Je te rappelle que je suis déjà trempée de la tête aux pieds, si je devais attraper froid, je pense qu'il déjà trop tard »

Liam souffle, puis hoche la tête. Je ne cache pas la joie de ma victoire, puis m'empresse de sortir de la voiture. Il est vrai que nous n'avons pas vraiment eu l'intelligence de prendre des gros manteaux avec nous, car en plus de la pluie, le froid hivernal assaille nos corps de milliers de pics glacés. Liam me rejoint en courant, puis nous arpentons les rues pavées de ce village désert, espérant trouver un signe de vie. Dans une ruelle plus étroite et plus sombre, les fenêtres d'une vieille boutique affichent une lumière chaude et réconfortante, et il ne nous faut pas plus de trois secondes pour que Liam et moi nous rendons à l'intérieur du magasin. La pluie drue avait légèrement encombrée notre vue, si bien que nous ne savions même pas dans quel endroit exact nous avons mis les pieds. Une fois au sec, j'égoutte mes cheveux tout en analysant les environs. La boutique est très rustique, entièrement faite de bois, et une odeur de cuire nous emplit les narines après seulement avoir posé un pied ici. Je devine rapidement que nous nous trouvons dans une cordonnerie, et je suis ravie que l'endroit soit chauffé

« Puis-je vous aider, jeunes gens ? »

Une petite voix nous a interpellé depuis l'autre bout de la pièce, et lorsque je penche ma tête pour voir à travers les nombreuses étagères, j'aperçois un comptoir, lui aussi fait de bois, avec derrière un monsieur plutôt âgé. Même assis, on peut deviner que c'est un homme de petite taille, ses cheveux et sa barbe argentés, ainsi que ses lunettes en demi-lune lui donnent un côté très sage et, contrairement au vendeur de la supérette, je n'ai aucune crainte à m'approcher de lui

« Bonjour monsieur, commence Liam qui a pris les devants. Nous sommes en pannes sur le parking de la station-service abandonnée et...

-Et vous n'avez pas de réseau pour appeler une dépanneuse, conclut le vieil homme avec un sourire. Ce sont des choses qui arrivent souvent, croyez-moi, j'ai l'habitude. Venez, je vais vous prêter mon téléphone »

Liam m'adresse un regard, comme s'il craignait de suivre le cordonnier, mais je l'encourage en le poussant légèrement devant moi. Je les suis de près. Nous passons derrière un rideau, qui lui-même se trouve derrière le comptoir de bois, menant à un couloir. J'examine l'endroit et comprends rapidement à la vue d'un salon que la boutique est reliée à la maison de cet homme. La décoration de cette petite maison est assez montagnarde, s'accordant parfaitement au principal matériau qui est le bois.

BADBOY• Le cœur à ses raisons [Tome 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant