Chapitre 3

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Lorsque les lumières revinrent éclairer une salle debout comme un seul homme pour applaudir leur performance, les trois amies ne purent qu'écarquiller les yeux, n'étant jamais venues ici.

La pièce était immense, et elles la surplombaient depuis la scène. Les murs, de pierre noire, étaient tendus de tapisseries érotiques. Au fond, la porte vers l'entrée se trouvait flanquée d'un bar où pas moins de huit serveuses s'affairaient pour préparer les commandes que d'autres menaient en salle. Le sol de marbre également noir était décoré de tapis persans aux couleurs riches, qui devaient coûter une petite fortune.

Il y avait des dizaines de tables basses en cristal entourées de fauteuils et banquettes moelleux, dont les tons allaient du noir au rouge. Le plafond représentait une voûte étoilée en permanence. Tout semblait beau, et très cher. Une fontaine de vin perpétuel se trouvait dans un coin, opposé à plusieurs portes qui menaient dans les salons d'entretien privé. Malgré leur angoisse, elles ne purent qu'admirer.

Madame Rosépine, fière comme un paon, vint à leurs côtés.

-Les enchères s'ouvrent selon le prix affiché...

Elle remua sa baguette et un écran lumineux apparut derrière les quatre femmes.

-...ici. Notre hôtesse Marianne tiendra les enchères qui s'inscriront automatiquement à ce tableau. Les enchères se terminent dans une demie-heure.

Et elle chassa les filles de la scène, les suivant dans les vestiaires, où elle laissa une profonde satisfaction orner ses beaux traits.

-Mesdemoiselles, c'était bien pour une première prestation. À présent, vous pouvez vous rafraîchir et attendre le résultat des enchères pour connaître votre heureux partenaire de ce soir.

En les voyant blêmir, elle soupira, maternelle.

-Ne vous en faites pas, mes chéries. Ce n'est qu'un mauvais moment à passer. Souriez, faites semblant d'avoir du plaisir. Ce n'est pas trop dur ?

Elle soupira et sortit, les laissant aux mains de Victoria qui amena des boissons fraîches en tapant dans ses mains devant le beau spectacle qu'elles avaient offert. Les trois amies échangèrent un regard lourd de sens.

Elles n'aimaient pas Victoria. Celle-ci était leur camarade de chambre, puisque les filles étaient à quatre par chambre pour cinq chambres. Elle avait été placée là, selon elles, pour les surveiller et rapporter leurs faits et gestes à Madame Rosépine, qui prenait des précautions concevables avec ces anciennes rebelles. C'était un mouton, mise près d'elles pour moucharder. Victoria était une petite blonde quelque peu replète, au visage avenant, propice à l'amitié. Heureusement, les trois amies ne tombaient pas dans son panneau...ce n'était pas une prostituée mais une domestique. Et elle passait son temps à parler, parler, parler...

-Victoria, ta gueule, lança Ginny que l'inquiétude rendait vulgaire. Je vais aller vendre mes fesses à un Mangemort alors laisse-moi déprimer en paix.

-Désolée, répondit innocemment la demoiselle à qui on aurait donné le bon Merlin sans confession. Tu vas bien ?

-J'en ai l'air ? Arrête tes questions idiotes, tu veux ?

Comme Victoria allait ouvrir la bouche, la rousse la coupa.

-Ah non, et n'embête ni Mione, ni Luna parce qu'elles pensent comme moi.

Les deux concernées hochèrent vigoureusement la tête et Victoria, maussade, abandonna. Elle les recoiffa, rajusta le maquillage et les habilla de bodys à jupette noirs.

-Voilà, voilà, chansonna Madame Rosépine en revenant comme elle finissait. Vous avez fait monter les enchères, je peux vous le dire ! Alors, toi Ginny, je te veux en chambre 4 avec Blaise Zabini. C'est un client fidèle, très gentil et respectueux. Tu ne saurais mieux tomber pour ta première fois. Quant à toi Luna, chambre 16 avec Théodore Nott. Il ne vient pas souvent et monte encore plus rarement, mais les filles qui ont partagé ses nuits disent qu'il est très bien aussi. Hermione...

La maison aux plaisirs Où les histoires vivent. Découvrez maintenant