Chapitre 11

1.3K 61 2
                                    

Lorsque Drago se réveilla, le lendemain, il eut la surprise de voir sa mère assise dans l'antichambre de sa chambre. Il l'embrassa sans cacher son étonnement de la voir là.

Narcissa Malefoy était une femme très belle, bien que proche de la soixantaine. Son front pâle était à peine ridé et hormis ses cheveux blancs, elle semblait bien jeune.

-Maman ?

-J'ai à te parler, chéri.

-Je suis désolé, Maman. Je dois conduire une prisonnière à la maison close du Chemin de Traverse.

-Une fille de joie ?

-Une nouvelle infirmière.

-Ah. Pour remplacer l'ancienne, celle qui a pris la place de ma défunte amie ?

Ce fut seulement à ce moment-là que Drago remarqua les yeux légèrement rougis de sa mère. Il se fustigea mentalement d'avoir laissé sa rage l'emporter devant le traitement subi par Granger au lieu de songer à Narcissa. Était-il à ce point soucieux de la jeune prostituée ? Mais un autre détail le taraudait.

-Comment le sais-tu ?

-Les nouvelles vont vite, répondit-elle en lui tendant la Gazette du Sorcier du jour.

Il le déplia rapidement et en lut quelques lignes, qui accompagnaient une photo de la belle défunte.

MORT DE SVELTLANA ROSÉPINE : NATURELLE OU COMÉDIE ?

Tard dans la nuit nous est parvenue une singulière nouvelle. Le décès de S. Rosépine, femme d'affaires dans le commerce et la vente de prostituées, et tenancière de la maison close « Les plaisirs de Madame Rosépine », très populaire et approuvé par le nouveau et légitime régime. La dame est décédée hier soir d'une apparente crise cardiaque liée à un trop-plein de stress. Ses fureurs, provoquées pour un rien, étaient il est vrai célèbres.

Oui, mais voilà : l'infirmière de ladite maison close, Mademoiselle Anna Lavipérine, qui a constaté la mort, vient d'accéder au poste de sa patronne, grâce accordée par des clients de haute influence de l'endroit, en raison, cite-t-elle, « des nombreux services rendus au cours des ans, et de sa loyauté intègre envers la regrettée dame ». Mais est-ce vrai ? Coup du sort, ou alors machination ? Lavipérine a-t-elle assassiné Madame Rosépine, s'octroyant le poste du même coup ? La suite en page 3. Biographie de la défunte en page 12.

Rita Skeeter pour la Gazette du Sorcier.

Drago faillit sourire. C'était exactement la réaction qu'il attendait en faisant de la vieille la maquerelle. Que les soupçons se portent sur elle. Après, si elle était incompétente, on aurait à loisir de la remplacer.

Il regarda sa mère.

-Je suis désolé Maman. Je sais que tu l'aimais bien.

-C'est vrai, soupira-t-elle. Mais ce n'est pas de cela dont je voulais te parler.

-Je n'ai pas le temps, Maman. Je dois vraiment accompagner la nouvelle au bordel.

-Je sais, chéri, souffla-t-elle. Mais rejoins-nous au moins pour le dîner, d'accord ? Nous t'annoncerons la nouvelle.

Elle se leva pour partir et il haussa un sourcil.

-Nous ?

-Oui. Ton père, Astoria et moi-même.

Il se mordit la lèvre. Astoria ? Dîner de famille ? Cela sentait mauvais.

-Et dépêche-toi de faire ce que tu as à faire, lança sa mère en sortant. Il est déjà dix-sept heures trente et nous souperons chez ton père et moi à dix-neuf heures.

La maison aux plaisirs Où les histoires vivent. Découvrez maintenant