La nouvelle était arrivée sans prévenir, tu venais de te faire licencier. Tu n'avais pas commis de faute et fournissais un travail plus que correct, mais ainsi va la vie, il y avait sûrement une raison. N'ayant plus de travail, tu n'allais plus pouvoir assumer ton loyer bien longtemps. Il fallait donc que tu déménages. Par chance, un petit logement dans tes moyens venait de se libérer dans un petit quartier isolé de ta ville. Tu pourrais y séjourner le temps que ta situation se stabilise.
Finalement, tu as pu y emménager quelques jours seulement après ta demande. Une acceptation si rapide te semblait étrange, mais tu ne pouvais pas te permettre de prendre le risque de te retrouver à la rue. Cet endroit se présentait comme une simple route séparant deux rangées de maisons.
Lors de ton arrivée dans ce petit quartier, tu ne t'attendais pas à ce que tes futurs voisins soient si accueillants. En effet, te rendant dans un lieu si isolé, tu t'étais préparée à des regards malveillants, des remarques désobligeantes et plus encore, mais tu ne trouvas sur place qu'une vingtaine de personnes prévenantes. De plus, il y avait deux personnes qui ressortaient du lot, Annabelle et Mélissandre. La première vivait dans la maison voisine à la tienne, et la seconde au beau milieu du patelin. Tu sentais que le courant passait bien avec ces deux personnes. Du moins, bien plus qu'avec le reste des individus présents ce jour ci.
Seulement quelques jours après ton arrivée, Annabelle et toi étaient déjà deux amies très proches. Sans vraiment savoir pourquoi, tu sentais en elle quelque chose qui te disais que tu pouvais lui faire confiance, qu'elle était différente des autres. Impossible pour toi d'en comprendre la raison, mais tu ne pouvais nier ces pensées.
Vous aviez déjà pris vos habitudes, deux fois par semaine, vous vous retrouviez chez elle pour passer du temps ensemble, échanger sur vos journées, et bien plus. Quant à Mélissandre, vous n'aviez pas vraiment de contact. Un sourire accompagné d'un signe de la main quand vous vous voyiez de loin et quelques mots si vous vous croisiez étaient déjà suffisant.
Cependant, au fur et à mesure des jours, tu sentais une tension avec cette dernière. Elle te semblait... Différente. L'habituel regard qu'elle t'accordais en te voyant passer dans la rue te paraissait bien plus lourd et insistant qu'à l'accoutumée. Par exemple, lorsqu'elle était assise sur sa chaise de jardin, au lieu de lire une revue comme elle en avait l'habitude, elle scrutait les environs du coin de l'œil. De plus, elle soutenait solidement ton regard lorsque tu la croisais en te promenant. D'ailleurs, son ton était légèrement plus rigide, et son pas plus lourd, comme si elle avait quelque chose à cacher. Mais finalement, tous ces détails étaient légers, tu devais sûrement te faire des idées. Et au fond, elle restait assez âgée, peut être que ces changements étaient liés à sa vieillesse. Ton esprit fit un lien avec la disparition qui est arrivée récemment dans le quartier, mais tu chassas ces pensées. De toute façon, même si tu pouvais douter dessus, une personne aussi gentille qu'elle ne pourrait pas être capable de faire du mal à quiconque.
Tu pensais donc totalement faire fausse route jusqu'à ce que tu fasses part de tes soupçons à Annabelle. Sa réponse restera gravée dans ton esprit à jamais :
« Eh bien dis-moi... T'en as mis du temps avant de comprendre. Cette vieille est un véritable démon. Ça fait sept longues années que je l'observe. Sept longues années que je la vois tuer à tour de bras. À ce moment, sa voix se brisa. Sept longues années que mes amis disparaissent un à un, au bon vouloir de cette crapule ! Sept longues années qu'elle torture ainsi des innocents ! Elle se leva et marcha en rond pour reprendre son calme, la tête plongée dans ses mains, en essayant de sécher ses larmes. Écoute, je vois bien dans tes yeux que tu ne me crois pas mais je sais qu'elle va agir demain. Elle va inviter Timo chez elle pour prendre le thé. Bien entendu, personne ne peut rien lui refuser. Tout le monde ici est berné par son masque et est trop gentil pour refuser. Et de toute façon, la dernière personne à avoir refusé a totalement disparu des radars. Bref, c'est à ce moment qu'elle va lui administrer je ne sais quel poison. Contente toi d'observer Timo et constate son changement de comportement ainsi que ses blessures les prochains jours. Je ne trompe pas, cette conclusion est le fruit de ces sept années de torture, tu le verras de tes propres yeux. »
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Recueil OS
Short StoryBonsoir à vous, Vous trouverez ici mes OS, pas spécialement joyeux ou longs, mais on puise tous notre inspiration quelque part. C'est toujours bon à préciser, les âmes sensibles devraient rester loin d'ici. Je sais pas si un jour j'en écrirais d'aut...