Seconde Peau

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// Je préviens, je ne suis moi même pas vraiment fan de cette histoire, je la trouve un peu fade, ne vous basez pas là dessus pour mes prochains OS, qui seront moins teintés d'espoir. Et aussi, excusez moi si il y a des fautes de français, je n'ai pas eu le temps de faire suffisamment de relectures pour m'assurer que tout est bon. Sur ce, excusez moi et bonne lecture !

J'ai séché mes larmes, et jeté au loin la lame qui a traversé mon bras si souvent.
Seule, sur mon lit couchée sur le dos, avec un mouchoir teinté par mon sang, frais de ce soir comme d'il y plusieurs mois déjà. Il ne me fallut que quelques secondes pour revoir couler des larmes.
"C'est bien beau mais t'y arriveras jamais, ouais t'as trouvé la force de te retenir ce soir, mais demain? Et après ? T'es trop faible et fragile de base. À quoi bon résister ? Autant se laisser porter par la vie et réitérer ta tentative de suicide, en la réussissant cette fois. Tu ne seras pas une grande perte de toute façon, personne ne t'aime."
Et effectivement. Cette voix avait raison. Elle avait beau loger dans mon esprit, elle avait raison. Avant même que je trouve le temps d'imaginer une réponse, ses mots revenaient, comme un écho pour effacer toute chance de rédemption. J'ai tant bien que mal essayé de l'ignorer et ai fermé les yeux. Quelques secondes ? Plusieurs heures ? Impossible à dire. Dans la pénombre depuis un bon moment déjà, j'avais perdu la notion du temps. Je pensais. Je pensais à mes proches, leurs visages, leur sourires... Même si tout m'apparaissait vague, je finis par voir une grande salle avec bon nombre de personnes entassées, où je ne pu reconnaître plus clairement que deux ou trois visages.
Mais quelque chose clochait. Habituellement, ces mêmes visages me procuraient une once de bonheur, un répit dans cet enfer quotidien. Mais là, tristesse et regrets étaient dominants, et de loin.
Quand je réalisais. Je n'avais juste pas les yeux fermés, mais j'étais plongé en plein songe. J'étais bel et bien sur un lit, mais sur mon lit de mort. Et ces visages, n'étaient pas souriants comme à l'accoutumée, mais tristes. Ils fixaient mon corps, sans vie. Ces sentiments en moi étaient en fait les leurs. Puis un saut dans le temps, je revis ces mêmes personnes, l'une après l'autre. Je ne savais pas quand se passait ce moment, mais il était sûrement relativement récent. On devait probablement être la même semaine.
Je vis premièrement mon meilleur ami. Je pensais trouver du réconfort à ses côtés, mais tout ce que je trouvai était une personne dévastée. Je n'ai jamais pu déterminer ce qu'il avait dans la main, mais c'était probablement une arme blanche, ou plutôt une arme rouge si on tient compte de tout le sang qui a coulé cette fois là. Et me voici transporté vers une deuxième chambre sans me laisser la moindre seconde de répit. Il ne me fallut pas une seconde pour reconnaître la détentrice du deuxième visage. Sa silhouette frêle ne laissait pas le doute être permis. Elle a toujours été là pour moi depuis que je l'ai revue quelques semaines auparavant. J'ai toujours trouvé du réconfort auprès d'elle, ne serais-ce qu'à l'écoute de sa voix, celle qui a fait fondre mon cœur. Mais une fois encore, seul le chagrin m'atteignait. Elle aussi était isolée, une objet tranchant à la main, en train de fixer son bras. Il ne fallut qu'un coup d'œil au sol pour se rendre compte de la flaque écarlate à ses pieds. Au fur et à mesure qu'elle grandissait, ma peine faisait de même. À la vue de cette triste scène, la seule chose que je voulais, c'était revenir du néant ou sortir de cet état fantomatique pour la serrer dans mes bras. Mais, comme à la scène précédente, impossible de bouger. La seule chose que j'ai obtenu fut le coup fatal : la troisième et dernière scène. Celle du troisième visage. Du visage que j'ai aimé, que j'aime et que j'aimerais. Mes rêves m'ont malheureusement déjà conduit à la voir saigner. Mais étant donné ce que j'ai vu avant, n'importe quoi me casserait. Et c'est ce qui est arrivé. Aucun son, juste de faibles battements de cœur. Et une silhouette. Attachée au plafond. Donc sans contact avec le sol. Elle ne respirait pas. Il m'était impossible de la décrocher, de hurler, de pleurer. À cet instant je n'étais qu'une coquille pleine d'un mélange confus de terreur, de chagrin, de reproches et d'une intarissable tristesse... Seuls les battements de cœur donnaient l'indication que la scène avançait. Ce n'était pas dur à deviner que c'étaient ceux de la femme pendue. Puis ils finirent par s'arrêter. Ce fut le pire moment de ma courte existence. Et pourtant il n'était même pas réel. J'ai donc vu mon meilleur ami s'ouvrir les veines, et celle que j'aime aux portes de la mort, si ce n'est déjà pendue. Et ce, sans pouvoir agir.
Je ne savais pas que le cerveau humain pouvait provoquer ce genre de rêves, mais si. Et j'en ai été victime ce soir là. Je ne souhaite à personne d'expérimenter ce qui m'est arrivé cette
nuit là, et encore moins à 15 ans.
Et malgré tout cela, c'est de cette expérience traumatique que j'ai pu tirer assez de force pour m'en sortir. J'ai plusieurs fois entendu dire que "c'est par la violence que se transmettent les messages" et même si le contexte était différent, dans celui-ci, c'est vrai.
"Ils sont comme ça à cause de ma disparition...? Nan, c'est pas possible, je ne compte pour personne... Je ne suis qu'une entité sans importance pour eux... Ils seraient peut-être triste pour quelques minutes mais passeraient vite à autre chose..."
Mais malgré ces incessantes questions, il m'était impossible de trouver une issue rationnelle n'impliquant pas de répercussions en lien avec ma mort. J'ai donc dû me rendre à l'évidence,
malgré ce que me répétait quotidiennement cette voix, je n'étais pas personne. J'existais. Peut-être pas pour beaucoup de personnes, mais j'existais. C'est tout ce que je devais retenir.
Ces mots ont raisonné dans ma tête pendant des heures durant. Même quand la petite voix revenait, son appel se faisait petit à petit surpasser par ces mêmes mots. "J'existe"...
C'est à partir de là qu'a été entamée ma "renaissance". J'avançais maintenant la tête haute, plus forte que jamais, prête à croquer la vie à pleine dents et affronter les épreuves. Et cette fois, solidement entourée, avec en moi la rage de vaincre, et plus particulièrement la volonté de faire taire cette voix, mais chez d'autres personnes.

Recueil OSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant