Réécrire

Deux mots, huit lettres

   La nuit allait bientôt tomber. Les rayons, désormais couleur bronze, léchaient délicatement les grandes vitres de la tour Stark tandis que les derniers employés se trouvant dans le laboratoire du milliardaire se préparaient à s'en aller. Les Avengers avaient pour la plupart déjà pris congés après avoir fait le topo de leur victoire du jour et mis les « améliorés » attrapés durant la bataille dans des sortes de champs de forces créés par Stephen dans une salle à l'abri des regards indiscrets.
Seuls Bruce et Tony étaient restés discuter sous la demande du Stark. Stephen avait été prévenu au préalable et il avait accepter, non sans rechigner, de le laisser crécher quelques temps dans la tour pour étudier le sceptre. Tony savait que le sorcier n'appréciait pas de le savoir loin de son champ de vision alors il lui avait promis de le contacter en premier en cas de problème.

—Qu'est-ce que tu en pense ? Fit Tony assis sur une chaise en face de son collègue scientifique.

—Je ne sais pas, je suis un physicien nucléaire, pas un psychologue spécialisé en relations humaines. Se plaignit Bruce las.

Cela allait bientôt faire une heure que Tony lui racontait ses déboires amoureux au lieu de se focaliser sur l'artefact sur lequel ils étaient censés travailler.

—Les relations humaines font parties de la physique en quelque sorte. Tenta-t-il, Et puis, est-ce que je vous demande souvent de faire des choses pour moi ?

Le regard que posa Bruce sur son interlocuteur répondit très visiblement à sa question. Il ne comptait plus le nombre de demandes que lui avait fait Tony par ennui ou par un éclair de génie qui lui était venu au beau milieu de la nuit. Il serait bon pour la cour martiale si l'Amérique était au courant des mélanges chimiques les plus dangereux qu'il avait dû faire sous la coupe du brun mais il préféra se résoudre à l'aider comme à chaque fois:

—Peu importe si vous êtes bisexuel ou pansexuel, Tony. L'important c'est que vous aimiez cet homme, non ? S'impatienta-t-il.

—Je ne suis pas habitué à ce genre de... Je n'ai jamais vu un autre homme de cette manière et je n'ai aucune idée de comment m'y prendre. Avoua le brun en se raclant la gorge comme si la gêne qu'il ressentait disparaîtrait grâce à cela.

Un rictus moqueur apparut sur le visage jusqu'ici fatigué de Bruce. Il avait ressentit une certaine admiration pour le Docteur Strange après avoir appris l'étendu de ces pouvoirs mais là, il restait subjugué par le talent du sorcier à parvenir à faire Tony paniquer. D'après l'index que ce dernier tapait convulsivement contre l'accoudoir et son regard désespérément fuyant celui perçant du physicien, Tony désirait tant paraître parfait devant Stephen qu'il perdait la face devant son confident.

—J'aimerais t'aider mais je ne suis loin d'être l'homme de la situation en matière d'amour.

Sur ces mots, il lui accorda un sourire amicale en espérant le réconforter mais le milliardaire se servit de sa réponse pour cibler leur discussion sur celui qui s'était réduit à une simple oreille charitable. C'était un coup bas mais Tony n'aimait pas être le seul à devoir ouvrir son cœur:

— Ça a pourtant l'air d'aller plutôt bien avec Thor et Natasha. Fit-il donc remarquer.

—Ne dites pas de bêtises... Natasha ne fait que m'aider à contrôler « l'autre » et Thor... Je ne sais même pas comment vous pouvez imaginer une chose pareille.

—Je n'ai rien encore imaginer, Ironisa Tony avec un sourire taquin. Le devrais-je ?

—Si c'est tout ce que vous aviez à me dire...