Nous créons nos propres démons

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Il commençait à se faire tard et le tempo cadencé d'une musique aux allures de jazz battait son train dans le salon Starkéen. Le maître de maison était bel et bien responsable de ce tapage nocturne mais il ne faisait pas passer cette musique simplement pour gratifier la maisonnée de ses goûts musicaux. Il testait, comme tout les après-midi, la mémoire du Docteur avec une petite liste de musiques qu'il avait préparé durant son temps libre. Stephen était tranquillement assis sur le fauteuil, accompagné de son fidèle compagnon rouge et Tony attendait patiemment son expresso dans la cuisine. Aucun d'eux n'avaient voulu parler de la nuit dernière et s'étaient mis d'accord pour que ce sujet soit désigné comme tabou:

—Rise, Herb Alper, 1979. Déclara Stephen en lisant un livre.

Il avait encore eu bon et ce, malgré tout les efforts du brun pour que ce ne soit pas le cas. Le milliardaire ne perdit pas espoir et se prépara à passer à la mélodie suivante en espérant enfin gagner quand la femme de sa vie fit son entrée dans la pièce, vêtue d'un superbe tailleur jupe entièrement blanc. Elle était venue chercher un dossier qu'elle avait oublié. L'éblouissement que lui infligea sa dulcinée lui fit oublier son petit concours et son manque de caféine. Il se dirigea vers elle tout sourire, puis enlaça ses hanches pour l'amener à lui. Dès qu'il la voyait il était sur un petit nuage:

—J'adore les épaulettes, fit-t-il en admirant le visage jovial de la femme entre ses bras.

Cette dernière prit une mine faussement surprise avant d'embrasser tendrement le Stark.

—Tu m'as vu ce matin, Tony. Se moqua-t-elle doucement.

—Et je ne m'en lasse jamais.

Ils avaient beau s'embrasser encore et encore, elle croyait toujours rêver lorsque les lèvres du brun rencontraient les siennes. Parmi toutes les femmes du monde, Anthony Stark l'avait choisit elle. Une assistance qui jouait un peu trop les conseillères et qui n'hésitait pas à le traiter d'idiot.

—Ne travaille pas trop tard cette fois, lui conseilla-t-elle entre deux baisers. Ça a été bien assez difficile de te réveiller aujourd'hui.

—Qui, Moi ? Je fait toujours attention. Ironisa Tony en se décollant doucement.

Pepper lui tapota la poitrine comme pour lui rappeler que mentir était un vilain péché et se pencha légèrement pour poser les yeux sur le sorcier qui paraissait tout le cœur appliqué dans un chapitre tout en péripéties:

—Vous vous occuperez bien de lui en mon absence ? Demanda-t-elle en connaissant bien la réponse.

—Bien évidemment. Répondit le concerné malgré les plaintes de Tony qui se disait bien assez responsable pour s'occuper de lui même.

Elle avait donc récupéré son dû et les avait laissé se chamailler pour se rendre à Stark Industrie. Durant son trajet, elle ne put réprimer une pensée qui lui taraudait de plus en plus l'esprit. Elle s'était peut-être fourvoyée en pensant que Tony aurait pu la tromper avec Stephen mais elle était plus que certaine que ces deux là se rapprochaient de jours en jours. Cela ne l'aurait pas alarmé si elle ne sentait pas qu'il y avait quelque chose de spécial entre eux. C'était comme regarder une photo de Robert Sheehan et David Castañeda: quand bien même on savait qu'ils n'étaient pas un couple, il émanait d'eux un quelque chose qui troublerait n'importe qui et leur ferait penser le contraire. Il n'y avait aucun doute que Tony n'ait rien remarquer de différent contrairement à elle.
Néanmoins, elle savait qu'il l'aimait de tout son cœur et elle l'aimait tout autant. Pepper faisait de son mieux pour ne penser qu'au présent et ne pas devenir aussi possessive que paranoïaque. Elle devait avoir confiance.

C'était donc avec cet état d'esprit qu'elle arriva devant l'entreprise du brun, ou plutôt la sienne, un sourire fraîchement commercial au visage. Elle ne s'était pas faite à l'idée d'avoir une relation avec l'homme le plus désiré de l'Amérique mais s'était habituée aux saluts enjoués de ses employés et leurs innombrables questionnements. Et, justement, en parlant d'employé, elle rencontra Happy Hogan sur son chemin vers son bureau. Il passait son temps à répéter à ses collègues qu'ils devaient porter leurs badges. Virginia aurait été heureuse de le voir aujourd'hui si elle n'appréhendait pas déjà le rendez-vous qu'elle avait accepté avec un certain Aldrich Kilian.

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