Les poules du poulailler de Poulette Land étaient les mieux traitées. Elles avaient toujours les meilleurs grains et les plus jolies places où dormir. Elles pondaient les plus gros et les plus beaux œufs du quartier ce qui faisait la fierté de leur humain. Ricci était la reine de la basse-cour, elle avait les plus belles plumes brunes et faisaient les plus beaux œufs. Ainsi, la plupart du temps, elle pavanait dans le poulailler et était la première à se servir dans les graines. Toutefois, le paradis de Poulette Land se ternit rapidement. En effet, un industriel s'installa non loin du petit poulailler. Ce dernier mit en place un élevage intensif des pairs de poulette. Depuis leur carré grillagé, les petits poulets pouvaient voir leurs homologues malheureux qui tournaient en rond dans de toutes petites cages et des gros camions qui allaient et venaient depuis l'allée. Ces derniers étaient emplis d'œufs volés aux pauvres poulets de l'usine. Ils revendaient les œufs tellement moins cher que l'humain des poulettes ne vendaient plus beaucoup des magnifiques produits des précieux oiseaux. Rapidement, cela se fit ressentir chez Ricci et ses copines. Les grains se raréfièrent et la qualité de ceux-ci baissa doucement. C'était une situation bien triste pour le gang des poulettes et les cris de leurs homologues de l'usine d'à côté n'arrangeaient rien. Une nuit, alors que Ricci essayait de dormir, son ventre grogna si fort qu'elle fut obligée de sortir de l'abri afin de chercher un petit grain à se mettre sous le bec. Elle avança tête basse, fouillant frénétiquement des yeux le sol. C'était une nuit étrange avec un brouillard épais et Ricci devait froncer les yeux pour voir correctement. Enfin, elle vit un miraculeux petit grain. Ravie, elle se lança à la conquête de cette maigre conquête. Au moment où elle allait la mettre dans sa bouche, elle entendit un petit cri. Surprise, elle leva la tête et regarda tout autour d'elle, ne sachant en aucun cas d'où venait ce bruit. Ne voyant personne autour d'elle, elle reprit son offensive sur la graine. Le cri retentit à nouveau. Elle ne comprit toujours pas.
« C'est moi, la graine. Me mange pas steuplé. »
Ricci ne comprit toujours pas.
« Comment ça une graine qui parle ? »
La poule discuta alors avec la graine, dans le brouillard épais. Elle lui fit part de toutes ses inquiétudes quant à cette sombre usine qui lui faisait peur. La graine, quant à elle, lui proposa des solutions et divagua sur la vie. Elles restèrent ainsi toute la nuit et Ricci eut une certitude le lendemain matin. Elle allait mener une révolution. Avec ses copines et son gang de poulettes, elles allaient libérer leurs amies et obtenir des graines de première qualité. Elle laissa la graine parlante en la remerciant et en lui promettant de revenir après l'assaut. Pour la protéger, elle la cacha derrière le poulailler, là où aucune poulette n'allait. Pendant plusieurs jours, elle mit au point son plan. Ses amies étaient des plus motivées à mettre fin à ce joug tyrannique. Enfin, le soir de l'attaque arriva. Les poulettes se tracèrent des peintures de guerre avec la boue du poulailler puis profitèrent du petit trou dans le grillage pour sortir. Ensemble, elles foncèrent vers l'immense bâtiment, décidées à sauver leur poulailler. Plus aucun humain n'était sur place et ce fut facile pour les oiseaux d'entrer dans l'usine. Elles libérèrent les copines poulettes et repartirent, comme si de rien était de cet enfer pour plumes. Elles coururent toutes, des centaines de poulettes, rescapées d'un élevage intensif suivaient Ricci, ravie de son nouveau rôle de leader. Cette dernière fit alors entrer tout le monde dans le carré grillagé. Quelle ne serait pas la surprise de son humain demain. Tout était bien qui finissait bien et la petite poulette, après s'être assurée que tout le monde était à l'aise dans son nouvel environnement, s'empressa de retourner derrière le poulailler. Elle devait annoncer à son amie la graine leur victoire de ce soir ! Ravie, elle arriva alors à l'endroit tant espéré. Ce fut alors empli de tristesse qu'elle constata que son amie n'était plus. Cette petite graine qui l'avait tant aidée s'était transformée en magnifique petite plante. Deux petites feuilles sortaient de terre, vigoureuses et pointant vers le ciel. Ricci écrasa une larme mais fut réellement contente pour la petite graine. Elle avait bien fait de ne pas la manger.
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Recueil de Nouvelles Farfelues
RandomIci vous trouverez un concentré d'histoires courtes contées durant de petites Word War. Elles sont, dans l'ensemble toutes plus farfelues les unes que les autres, ne vous inquiétez pas tout va bien se passer et je suis parfaitement saine d'esprit. U...