Mauvais présage // Recueil OS Ineffable Husbands

Mauvais présage / Partie 1

Quelque années après la non fin du monde, Rampa arrive chez le libraire avec une bouteille de vin, des sushis, un cadeau.

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Rampa tapotait ses doigts sur le volant impeccablement entretenu de sa luxuriante Bentley qui, malgré les décennies défilantes, restait toujours aussi belle que le jour de sa sortie d'usine. Et Rampa en était très fière. Après tout, c'était la prunelle de ses yeux ; il l'a dépoussiérait, frottait et lustrait lui même, toutes les semaines depuis des années. Même si, techniquement, il n'en était pas obligé. Il lui aurait suffit de claquer des doigts, grâce à l'aide d'un petit miracle démoniaque, elle aurait été chatoyante, mais il prenait un plaisir viscéral à chérir son véhicule. Il lui arrivait même quelque fois de lui susurrer quelque mots doux, ce qui avait comme effet de faire vibrer la voiture de plaisir, ronronnant aux rythmes des éloges de son possesseurs. Rampa ne manquait jamais l'occasion de la bichonner. Il l'utilisait avec le plus grand des soins et si oh malheur, Oh grand malheur, quelqu'un osait abîmer son véhicule, même ne serait-ce qu'une simple rayure, Rampa perdait vite le contrôle de lui même.

Il avait apprit à contrôler ses pulsions de colère vis à vis des autres conducteurs, quand la presse et Internet avaient commencé à parler de spectaculaires et soudains brasiers vivant apparaissant en pleine rue, sur fond de morceau de Queen qu'on entendait toujours résonné dans un écho lointain. Ils avaient appelé ce phénomène "combustions instantanée", et des milliers de personnes étudiaient les défuntes victimes de prêt. Non pas que Rampa était particulièrement soupçonnable, même si, étrangement, il se trouvait toujours sur les lieux où les phénomène étranges s'étaient produits. Et dans le pire des scénarios, ils n'avaient qu'à manipuler leurs petits esprit d'humain chétif et les faire changer d'avis en un battement de cil. Mais Aziraphale avait réussi à le convaincre que c'était vraiment trop "mauvais" et que "même un démon ne peut pas être aussi méchant que ça".

Alors que c'est faux. Les démons sont bien plus méchants que ça en réalité. Ce sont tous de vrais petits cerveaux dégoulinant de haine, de vice et de sadisme. Rampa se contentait de jeter un peu de cynisme coupé de blague de mauvais goût sur l'humanité. Son job quoi. Aziraphale avait l'habitude de le prendre pour référence démoniaque, alors qu'il n'en était absolument, ABSOLUMENT pas une.

Mais Rampa avait toujours éprouvé une pointe de regret après avoir carbonisé un être humain, aussi étonnant cela puisse paraître. Il veillait ensuite toujours à ce que personne ne souffre du décès de la victime, remplissant par magie les comptes bancaires des nouvelles veuves, effaçant parfois leurs mémoires. Il se disait que si son camps apprenait qu'il avait délibérément créé une légende urbaine parmi les Humains, il était bon pour un sacré coup de ceinturon, voir une désincorporation suivit d'une éternité de souffrance dans les flammes brûlantes et les bains acides de l'Enfer. Oui, ils avaient la sentence facile, en Dessous. Et son petit angelot n'avait fait que le conforter dans l'idée de se rattraper auprès des "dommages collatéraux". Autant pour être sûr que ses fesses de démon ne quitte pas la Terre, ne le quitte pas lui, et éviter de faire plus de mal qu'il en avait déjà fait.

On pouvait dire que, en tant que démon, Rampa était à la fois parfaitement exemplaire, et totalement lamentable.

En parlant de l'Ange, il sortait de sa librairie un peu en catastrophe, l'air ahuri.
Depuis la-fin-du-monde-mais-en-faite-non, il vivait enfin paisiblement, se disant naïvement qu'un futur sans encombres lui était promit. Il lui arrivait de se demander si tous ces événements avaient une chance de se reproduire, si une autre apocalypse avait une chance d'être organiser, et si lui et Rampa seraient obligés d'y participer sérieusement cette fois ci. Mais il restait tout de même serein, sachant pertinemment que les deux camps les pensaient bien trop particuliers pour qu'on s'intéresse encore à eux. Puis, Rampa lui avait assuré qu'ils seraient tranquille.