J'ouvrais doucement les yeux. J'ignorais l'endroit où je me trouvais. Tout était noir. Je me relevais et essayais de regarder autour de moi. Il n'y avait rien. Ou alors, s'il y avait quelque chose, je ne la voyais pas. Je restais debout, immobile, essayant de penser à ce qui m'était arriver. La dernière chose dont je me souvenais était une terrible douleur dans le dos. Rapidement, je me tâtais le dos. Je ne sentais rien.
Je commençai à penser que j'étais en train de rêver quand soudain, je vis une lumière blanche. Une toute petite étincelle de lumière blanche, au loin.
Je commençais à marcher en sa direction. Il y aura peut-être quelque chose ! Une sortie ?
J'arrivais devant la lumière. C'était une espèce de tunnel. J'y entrai.
Au-delà, il y avait une pièce, complètement blanche cette fois. Seul un piano noir se trouvait au milieu de celle-ci.Je m'avançais et caressai son dos. Je ne voyais pas un piano depuis que tout ça avait commencer. Et pourtant, c'était toute ma vie. Je passais des heures et des heures assises à jouer des morceaux, parfois inexistants. Cela me libérait de tous mes fardeaux. Quand je jouais, toutes mes pensées, tous mes problèmes, tout ce qu'il y avait autour de moi disparaissait et laissais place à la musique. Il n'y avait plus que moi et mon piano.
Dans le monde des terrestres, j'étudiais au conservatoire. Cette année, j'aurai du passé un examen. Pour passer au niveau supérieur. Pour passer au préprofessionnel. Pour réaliser un peu plus mon rêve, devenir une professionnelle. Je repensais à toutes les fois où je m'étais réfugié dans la musique, incapable de communiquer mes sentiments et mes opinions au monde autour de moi.
Je m'approchai encore au piano et m'asseyais auprès de celui-ci.
Et alors je jouais. Je jouais encore et encore. Je me libérais et pendant quelques minutes, j'oubliais tout ce qui était en train de se passer.Je jouais d'abord le dernier morceau que j'avais étudier, celui que j'aurai du amener à mon examen. Nuvole Bianche de Ludovico Einaudi. Puis je me mis à jouer The Heart Asks Pleasure First, du film The Piano, écrit par Michael Nyman.
Et puis j'improvisais. Je jouais sur tout le piano, en sol majeur. J'aimais ce que ça donnait. Mais je ne voulais pas le transcrire. Je voulais juste continuer à jouer, encore et encore, à l'infini.
C'était ça, ce que j'étais, ce que je voulais être et ce que je serai. C'était la moi sans pouvoir, la moi terrestre, la moi normale.
Je jouais encore.
Je ne faisais guerre attention à ce qui se passais autour et à l'intérieur de moi. Pour la première fois depuis longtemps, j'étais heureuse.
Et alors, rapidement je passais de sol majeur à Do majeur. Puis je passais à Mi mineur, et puis à Re majeur.
Je pensais à ma vie normale, à ma vie d'avant. Et puis je revis tout ce qui c'était passé depuis. Comment en quelques mois, ma vie avait complètement changé, se bouleversant du jour au lendemain.Je continuais de jouer. Toujours plus rapidement, toujours plus fort.
Je pensais à mes parents que je ne voyais plus depuis si longtemps. J'avais presque oublié le son de leur voix...
Je continuais de jouer. Toujours plus rapidement, toujours moins fort.
Et enfin, je m'arrêtais. Je repensais à ce que j'étais maintenant, et je recommençais à jouer. Sans m'arrêter. Sur le moment, c'était la seule chose que je voulais faire.
Je m'arrêtais nette.
-Mandy ! Mandy ! Tu m'entends ? Oh, je t'en prie, dis-moi que tu m'entends ! Mandy !
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La Dernière
FantasyMandy est une simple et normale ado de 15 ans, passionée de musique, sport et d'art, mais un jour, une horrible révélation changera sa vie. Tout d'un coup, elle devra commencer à tenir compte de ses origines et... de ses pouvoirs! Mandy est la dern...