A Demon Inside

7.

Flashback (PDV Carla Potter) :

— Je peux t'accompagner si tu veux, dit doucement Luna, ses grands yeux bleus emplis d'inquiétude.

Je lui adresse un sourire amusé, presque attendri. Luna est comme ça, toujours un peu à part, mais tellement attentive à ceux qu'elle aime. Elle voit les choses que les autres ignorent.

— Non, ça va aller, Luna. Je vais juste aux toilettes, je ne vais pas affronter une armée de Détraqueurs, ris-je en levant les yeux au ciel. Ne rate pas le début de ton cours pour moi.

Elle fronce légèrement les sourcils, visiblement peu convaincue.

— Mais nous ne sommes même pas dans la même classe. Je suis en année inférieure. Ils ne sauront pas que je suis en retard à cause de toi.

Je pousse un léger soupir. Elle est adorable, mais parfois un peu trop préoccupée.

— Luna... je me fiche de ce qu'ils pensent. Je vais juste aux toilettes. Après ça, je vais en métamorphose. On se retrouve à midi, d'accord ? Je ne vais pas me faire attaquer par un troll.

Je tente de paraître légère, confiante. Mais intérieurement, j'ai cette drôle de sensation, un pincement au creux de l'estomac. Comme un avertissement sourd. Pourtant, je me contente de lui adresser un signe de la main pour la faire partir.

— Va, allez.

Elle hoche lentement la tête et finit par tourner les talons. Je la regarde s'éloigner. 

Je prends ensuite la direction des toilettes, essayant d'oublier ce sentiment étrange. J'entre, puis sors après quelques minutes. En fermant la porte derrière moi, je sens un frisson remonter le long de ma colonne. Le couloir est vide, désert. Un silence épais y règne, oppressant. Pourtant, c'est un couloir ordinaire du troisième étage.

Je reprends ma route en direction de la salle de métamorphose. Soudain, quelque chose frôle mon épaule.

Je m'arrête net, pivote rapidement. Rien. Le couloir est toujours vide. Le silence semble s'être épaissi. Je sens mon cœur accélérer. Ma main glisse discrètement vers ma poche.

Je me remets à marcher, un peu plus vite cette fois.

De nouveau, quelque chose me frôle, cette fois de plus près. Un souffle ? Un courant d'air ? Non. C'est bien plus tangible. Mon cœur cogne maintenant contre ma poitrine.

Je dégaine ma baguette.

— Qui est là ? demandai-je d'une voix tremblante, que j'essaie de rendre ferme.

Pas de réponse.

Je fais un tour sur moi-même, baguette levée.

— Montrez-vous !

Rien.

Le silence est soudain brisé par un bruit sourd derrière moi. Je n'ai pas le temps de me retourner.

Une silhouette surgit de l'ombre. Un homme. Grand, vêtu d'une longue cape noire. Une capuche dissimule son visage. Il me plaque une main contre la bouche avant que je n'aie pu crier. Mon cri d'alerte reste bloqué dans ma gorge.

Je tente de me débattre. Je frappe du pied, j'essaie de mordre, de hurler, mais il est plus fort, bien plus fort. Mes gestes sont désordonnés, mon cœur bat si vite que j'en ai le vertige. Il m'attrape par la taille, me soulève du sol comme si je ne pesais rien.

Ma baguette glisse de mes doigts et tombe dans un cliquetis aigu sur le sol en pierre. Je sens un objet dur me frapper la tête. Un choc brutal. Une douleur vive. Puis... le vide.