A Demon Inside

1.

PDV Harry Potter :

Je suis allongé dans mon lit à baldaquin, les rideaux tirés, le regard perdu dans l'obscurité. À côté de moi, Ron ronfle bruyamment, sans se soucier du monde. Comment fait-il pour dormir aussi profondément alors que ma sœur est dans le coma depuis un mois ? Impossible pour moi de trouver le sommeil. J'ai essayé de lire, de compter les moutons, même de réciter des sorts dans ma tête... rien n'y fait. Mon esprit ne cesse de tourner autour de Carla.

Tout a commencé ce soir-là, quand Hagrid l'a retrouvée inconsciente, glacée jusqu'aux os, à la lisière de la Forêt interdite. Il l'a portée lui-même jusqu'à l'infirmerie, ses bras tremblants, le visage tordu par l'inquiétude. Dumbledore m'a prévenu aussitôt. Je me souviens encore de ma course effrénée dans les couloirs sombres du château, le cœur battant à tout rompre. Mais lorsque je suis arrivé, Madame Pomfresh n'a rien pu nous dire de plus, sinon que ce n'était ni un maléfice ni une blessure physique. Juste... un coma inexpliqué. Depuis, aucune amélioration.

Le soleil finit par se lever, et la lumière dorée perce à travers les vitraux de la tour de Gryffondor. Je me lève à contrecœur, jette un regard vers Ron toujours profondément endormi, puis enfile mon uniforme. Hermione nous attend déjà en bas, le nez plongé dans la Gazette du Sorcier. Ensemble, nous descendons dans la Grande Salle.

Je m'installe à la table des Gryffondor et me sers un verre de jus de citrouille sans vraiment y penser. L'odeur du pain grillé flotte dans l'air, les élèves commencent à affluer, les discussions montent doucement en volume. Hermione me parle de quelque chose qu'elle a lu dans la rubrique « Mystères et Magies », mais ses mots me parviennent comme à travers un brouillard. Mon esprit est ailleurs — à l'infirmerie, auprès de Carla.

Puis soudain, un bruit sourd résonne dans la salle. Les grandes portes s'ouvrent à la volée, dans un fracas inattendu. Tous les regards se tournent vers l'entrée, et mon cœur rate un battement.

Carla.

Elle est là. Debout, dans l'encadrement de la porte, les cheveux blonds détachés retombant en vagues sur ses épaules. Ses yeux verts, vifs et brillants, balayent la pièce sans sembler troublés par les dizaines de regards braqués sur elle. Elle sourit. Un sourire calme, presque... détaché. Et elle marche droit vers moi.

Je suis figé. Je n'arrive pas à y croire. Elle s'approche tranquillement et s'assied à côté de moi comme si de rien n'était.

« – Je vous ai manqué ? » demande-t-elle avec un léger sourire, les yeux plantés dans les miens.

« – Bien sûr que tu nous as manqué ! » dis-je, submergé d'émotion. Je tends les bras pour la serrer, mais elle recule, posément. Quelque chose me frappe : elle semble différente. Plus froide. Plus distante.

« – Bon, je vais saluer Luna. À tout à l'heure ! »

« – Quoi ? Déjà ? Tu viens à peine d'arriver, laisse-nous le temps de parler un peu ! »

Mais elle ne répond pas. Elle se lève doucement, sans se presser, et se dirige vers la table des Serdaigle où Luna l'attend, bouche bée.

Je la regarde s'éloigner, un nœud dans la gorge. Elle est là, pourtant j'ai l'impression qu'une partie d'elle est restée ailleurs. Où ? Je n'en ai aucune idée. Mais je suis déterminé à le découvrir.

PDV Luna Lovegood :

Je suis assise à la table des Serdaigle, un bol de porridge tiède devant moi, agrémenté de quelques framboises flottantes. Autour de moi, les conversations matinales bourdonnent, mais je n'y prête guère attention. Mon esprit est ailleurs, comme souvent. Je regarde les volutes de vapeur s'élever paresseusement de mon assiette, quand un souffle de murmure parcourt la Grande Salle.