A Demon Inside

8.

PDV Akuma :

Je suis réveillée par une lumière agressive qui filtre à travers les rideaux mal tirés. Le soleil... encore lui. Ce foutu soleil qui marque le retour de cette maudite conscience que je partage malgré moi avec l'autre. Carla. Rien que de penser à elle, une vague d'agacement me traverse. Hier soir, j'ai encore perdu le contrôle pendant plusieurs heures. Une éternité, à mon échelle. Si le Maître l'apprenait, il m'arracherait la vie sans hésiter. Sa patience a des limites, et je les frôle chaque jour un peu plus.

Il faut que je passe à l'action, et vite, avant qu'elle ne recommence à résister. Ce corps est à moi. Je n'ai pas été invoquée, façonnée, envoyée pour échouer face à une gamine incapable de comprendre la puissance qu'elle abrite. Si seulement je savais comment elle parvient à me repousser, tout serait plus simple. Mais non, dès qu'elle prend le dessus, je sombre. Silence total. Trou noir. Comme si je cessais d'exister. Une faille dans mon système. Un poison lent que je n'arrive pas à identifier.

Mais aujourd'hui, je vais corriger ça.

Je traque ma proie dans les couloirs. Un Poufsouffle, première année. Trop jeune, trop naïf, trop gentil. Il a aidé un autre élève quelques minutes plus tôt, sans hésitation. Un bon cœur. Parfaitement inutile. Et justement, j'ai besoin de son cœur. Au sens propre. Mon regard suit chacun de ses pas. Il est seul. C'est le moment.

Je fais semblant de trébucher et laisse tomber un petit flacon contenant un liquide bleu. Un simple élixir de sommeil, que je garde « au cas où ». Le garçon s'arrête aussitôt.

— Oh non, mais quelle gourde, soufflai-je d'une voix faussement paniquée.

Il se précipite.

— Attends, je vais t'aider !

Comme c'est mignon. Il se penche, ramasse le flacon et me le tend avec un sourire innocent.

— Merci beaucoup.

— Oh, c'est tout naturel.

— Et... merci pour ça aussi.

Je souris. Pas un sourire aimable. Non. Un sourire froid, cruel, vicieux. Celui qu'on esquisse juste avant de frapper. Je lève le bras, ma main serrée autour de ma baguette, prête à transpercer ce cœur trop pur. Mais je suis stoppée net.

Une main ferme agrippe mon poignet.

— Lâche-moi ! grognai-je, furieuse, en me retournant. Bien sûr... Harry Potter.

— Non, tu ne le toucheras pas, réplique-t-il fermement en repoussant le petit Poufsouffle derrière lui. Va-t'en !

Je plisse les yeux.

— Qu'est-ce que tu me veux, Potter ? Tu veux une médaille pour avoir joué les héros ?

— Tu allais tuer un innocent, et tu te demandes pourquoi je suis là... Carla, regarde-moi. Je sais que tu es là quelque part. Bats-toi. Ne la laisse pas gagner.

Je le fixe un instant. Son regard est sincère, déterminé. L'amour fraternel suinte de chacun de ses mots. C'est dégoûtant.

— Tu essaies de... faire quoi au juste ? dis-je en éclatant de rire. Me toucher ? Me faire pleurer ? Tu crois quoi, que tu vas réciter un discours larmoyant et que Carla va revenir comme une fleur ?

Il ne cille pas.

— Je sais qu'elle peut revenir. Il me suffit de savoir comment. Malfoy a réussi, lui. Alors je peux le faire aussi. C'est ma jumelle.