5.

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PDV Akuma :

Je reprends conscience, allongée sur le sol froid du couloir. Un frisson me parcourt l'échine alors que mes paupières s'ouvrent lentement sur le plafond de pierre. Je cligne des yeux, confuse d'abord... puis tout me revient. Ou plutôt, rien ne me revient avec précision — juste un vide désagréable dans mon esprit.

Qu'est-ce que je fais là ? Pourquoi suis-je par terre ? Je n'aime pas ne pas savoir.

Je me redresse, lentement, balayant les environs du regard. Personne. Le couloir est désert. Mon souffle se stabilise et avec lui, un sourire étire lentement mes lèvres. Il n'est ni doux, ni bienveillant. C'est un rictus carnassier. Froid. Glacé.

Quelque chose s'est passé. Quelque chose que je ne contrôle pas... encore. Et ça m'énerve.

Je passe une main dans mes cheveux pour les recoiffer d'un geste mécanique, puis me dirige d'un pas assuré vers l'infirmerie. Je sens un frisson d'excitation courir dans mes veines. J'ai besoin de voir de la douleur. De la vraie. Pas un simple malaise. Quelque chose de plus profond. Plus... divertissant.

Et qui mieux que mon cher frère pour satisfaire cette envie morbide ?

La porte de l'infirmerie s'ouvre sans un bruit sous ma main. Je pénètre dans la pièce, silencieuse comme une ombre. Là, juste devant moi, Harry est assis sur son lit. Le rouquin écarlate et la petite sang-de-bourbe sont installés à ses côtés, comme deux chiens de garde pathétiques.

Je m'avance, tranquillement, avec une douceur malsaine dans la voix.

— Salut Harry... dis-je en plantant mon regard dans le sien. Est-ce que tu vas mieux ?

PDV Harry Potter :

Je me redresse lentement dans le lit de l'infirmerie. Cela fait bien deux heures que je suis ici, à ruminer, à essayer de comprendre ce qui m'est arrivé. Ron est assis non loin de moi, un livre à moitié ouvert sur les genoux, qu'il ne lit manifestement pas. Hermione, elle, tourne en rond près de la fenêtre, inquiète, silencieuse.

Et Carla ? Absente. Deux heures. Deux heures que je ne l'ai pas vue. Deux heures depuis qu'elle a crié à l'aide en me voyant m'effondrer, deux heures depuis qu'elle a disparu, sans laisser de trace.

La porte s'ouvre finalement. Elle entre.

Je la regarde, incrédule. Elle semble détendue, presque trop. Comme si rien de tout cela n'était réel. Elle se dirige vers moi d'un pas tranquille, les mains dans les poches, un léger sourire aux lèvres. Mon cœur se serre. Et quelque chose se brise un peu plus en moi.

— Où tu étais ? demandai-je d'une voix froide, presque tranchante.

Elle s'arrête, lève un sourcil, comme si elle était surprise de mon ton.

— Woaw, super l'accueil. me répond-elle, ironique.

Elle plaisante ? Elle croit que c'est un jeu ? J'essaie de rester calme, mais la colère monte. Ce n'est pas juste de l'inquiétude maintenant. C'est de la frustration. Du doute.

— Tu n'as pas répondu à ma question. insistai-je, la fixant droit dans les yeux.

Elle lève les épaules, agacée. 

— Ce n'est pas important.

Je me redresse davantage, la colère prenant le dessus. 

— Pas important ?! Tu m'as vu m'écrouler au sol, en proie à une douleur atroce, tu cries à l'aide, et ensuite tu t'en vas sans prévenir personne ? Tu réapparais deux heures plus tard, comme si de rien n'était, et tu oses me dire que ce n'est pas important ?!

A Demon InsideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant