Partie IV

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Le soleil descendait vers l'horizon. Bientôt ses derniers rayons seraient cachés par les contreforts des montagnes de la vallée qui serait alors assombrie avant la nuit noire.

Winston puisait dans des ressources insoupçonnées pour finir d'escalader le tronc et atteindre la cabane. Ses bras s'activaient mécaniquement, ses mains agrippaient chacune des prises possible tandis que ses doigts les serraient aussi fort qu'ils le pouvaient. Rien ne pouvait l'arrêter, il ne pensait qu'à son amie en bas, il était alimenté par cet esprit de protection et de bienveillance qui l'habitait depuis toujours. Après tout, il était comme ça par nature. Il fallait aller dérouler l'échelle pour être au plus vite auprès d'elle, ensemble et en sécurité dans la cabane.

Quelques ultimes raies de lumière traversaient les chênes et sapins, puis, plus rien. L'air se refroidissait rapidement dans la forêt.

Lucie s'affairait à ramener les derniers sacs au pied du colosse végétal pour ensuite les hisser là-haut. Une fois les affaires regroupées en un tas compact, elle s'assit dessus et scruta autour d'elle. Du haut de sa tour de guet de matériels en tout genre, elle jetait des regards furtifs dans toutes les directions à la recherche de dangers potentiels. Elle continuait ses efforts pour garder son calme tout en se sentant seule et désarmée dans cet environnement, qui, à mesure que le jour déclinait, devenait un endroit de plus en plus effrayant à ses yeux.

La forêt se rafraîchissait tandis que les arbres vacillaient un peu plus à chaque balancement. Tout d'un coup, le vent se leva.

Il ne restait plus que deux mètres. Puis, un mètre. Et enfin, cinquante centimètres... Le grimpeur toucha finalement la planche qui se trouvait juste au-dessus de sa tête et la monta après un dernier mouvement de traction qui sollicitait chaque parcelle de son corps.

Winston était là, debout et triomphant sur le morceau de bois où l'échelle était posée. Il se tenait fier mais s'accrochait fermement à la petite rambarde de la cabane parce que l'arbre commençait à se mouvoir de gauche à droite comme synchronisé parmi les siens au gré du vent.

Après que Winston eût repris son souffle, il se baissa pour attraper l'extrémité de l'échelle et l'envoya se balancer en contrebas le long de l'écorce :

- Mission accomplie, s'écria-t-il fièrement.

En bas dans la forêtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant