Chapitre 5.

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        Ça faisait cinq jours que je n'avais pas reparlé à ma mère. Je ne réalisais toujours pas ce que j'avais vu ce soir-là. Elle portait une mini-jupe et un dessus qui mettait ses seins en valeur. Sans compter ses talons qui faisaient au moins quinze centimètres. Et son maquillage... Putain ! M'exclamais-je toute seule dans ma chambre en train de manger mon bol de céréales devant la télé. Ma mère faisait le trottoir... J'aurais tous vu dans ma famille. Ça expliquait pourquoi elle rentrait tard le soir. Elle avait une heure de route à faire pour jouer la pute ici afin d'éviter de tomber sur des gens qu'on connaissait. Qu'elle honte ! Je ne voulais plus jamais lui reparler. Elle m'avait laissé des tas de messages où elle voulait s'expliquer, qu'elle s'excusait et j'en passe. Mais moi, je n'étais pas prête à reprendre contact de si tôt. Je pensais qu'elle l'avait compris lundi. Après l'avoir vu et vomi. Tommy qui était le seul à peu près sobre m'avais ramassé et emmené loin de tous ça.

        Ma mère, quant à elle, me regardait les larmes aux yeux. Tommy ne m'avait jamais reparlé de tous ça et tant mieux. J'espérais qu'il n'est pas compris que cette pute n'était autre que ma mère. Rien qu'en y repensant j'eu un haut-le-cœur. Je déposai mon bol presque vide sur la table et me levai difficilement. J'avais du mal à dormir depuis ce soir-là. Pourtant, les cours me fatiguaient. De faire semblant d'être heureuse me fatiguai aussi. Mais à chaque fois que je me retrouvais allongé dans le noir sur mon lit avec la Erica posté au-dessus de moi, j'avais qu'une seul envie... Pleurer. Mais je ne pouvais pas, car si je me laissai allé, j'allais repenser à mon père. Alors j'avalai des petites pilules qui me m'étais dans les vapes et ça m'aidait à dormir. J'étais vraiment qu'une merde avec une vie de merde. Un père mort et une mère pute... Franchement qui voulait de ma vie ? Je me secouai la tête pour reprendre mes esprits. Il était hors de question que ma mère vienne tous gâcher mes études. Elle m'avait assez gâché l'existence.  Maintenant, j'étais loin d'elle et c'était tant mieux. Je ne voulais même plus de son fric. Rien que le fait de penser qu'il pouvait venir de ses clients répugnants me dégoûtait. Mais il fallait bien que j'aie de l'argent. 

        Je pris mon ordinateur portable et m'installai de nouveau sur mon lit et commençai à éplucher les petites annonces de job dans le quartier.

***

        Après quelques heures de recherches sur internet, j'avais trouvé plusieurs endroits où travailler, mais la personne qui m'avait répondu le plus vite pour un entretient était le gérant d'un bar pas très loin. Serveuse n'étais pas ce qui me dérangeait le plus. En début d'après-midi, l'homme m'avait fait passer un entretient accompagné de deux heures de tests et... Je devais dire que j'étais fière de moi, car j'avais décroché le job ! Je n'en revenais pas de m'être débrouillé, toute seul, et en si peu de temps. On ne pouvait pas être malheureux tout le temps me dis-je. Il fallait bien que j'aie un peu de chance sinon j'aurais fini noyé dans la première rivière que je croiserais. 

        Janna m'avait accompagné, on s'était beaucoup rapproché ses derniers temps. C'était vraiment quelqu'un qui me correspondait fortement. Il fallait que je me reconstruise et je devais dire que pour le moment, j'étais plutôt fier de tous ça. Nous étions toutes les deux en train de marcher en direction de la bibliothèque. Le vent soufflait fortement et faisait virevolter mon manteau noir. Il faisait vraiment froid dans ce pays.


- Bon t'es prête pour qu'on bosse notre chimie ? Me dis Janna.
- Nan... Mais on est obligé, je crois...


        Nous arrivâmes dans la bibliothèque universitaire et on s'installa sur une table près d'une fenêtre où il y avait déjà Tommy un mouchoir à la main.


- Bin alors c'est la chimie qui te fait pleurer comme ça ? Déclara Janna en rigolant.
- Trop drôle... Je n'arrive juste pas à me remettre de cette crève que j'ai attrapée lundi. Répondis le jeune homme en se mouchant.
- Ces garçons, ils faut toujours qu'il fasse leur chochotte quand ils sont malades.
- Il est où Ben ? Demandai-je.
- Il est dehors en train de fumer. Dis Tommy en regardant sa montre. Et ça fait une heures.

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