Passé Menaçant

Chapitre 2.

J'étais assise sur un banc qui était en plein milieu d'un terrain rempli de pâquerette parfaitement bien fleurit. On n'aurait jamais cru qu'on était en septembre. J'avais l'impression d'être au début du printemps. Pourtant, le temps était vraiment moche et il faisait froid. J'allumai une cigarette et observai autour de moi. Il y avait déjà des filles qui couraient après les beaux garçons de la faculté. Ça me dégoûtait, avait-elle une estime pour elle-même ? Ça se voyait à dix kilomètres heures qu'elles voulaient coucher avec eux ce soir lors de la soirée d'intégration. Ce n'était que des putes. Soudain, j'entendis un "click" d'appareil photo. Je me retournai et aperçus un garçon qui était en train de prendre les décors qui l'entouraient, les gens, puis, il s'arrêta sur moi avec son appareil qui me braqua. Je détournai mon regard quelques secondes pour pas qu'il me prenne en photo avant de retrouver ma position normale et le voir à côté de moi.

- T'inquiète, je ne t'ai pas pris en photo.

- Euh... Ouais... Répondis-je en souriant.

Ce garçon était véritablement bizarre. Il mit la hanse de son appareil photo autour de son cou et le laissa tomber contre son torse avant de me tendre la main.

- Je suis Tommy Pucket. Indiqua-t-il.

Ce n'était pas commun à notre âge qu'un garçon donne sa main à une fille pour lui dire bonjour. Mais bon, il était peut-être simplement bien élevé. Je lui pris sa main et la serrai. Il avait les mains douces, mais en même temps ferme. Il me sourit promptement, il avait un sourire des plus magnifique je n'avais jamais vu ça. Il avait l'air différent des autres personnes qui se trouvaient sur le campus.

- Je suis Juliet Norman.

- Enchanté. Dit-il toujours en souriant. Tu sors ce soir ?

- Je ne sais pas... Je ne connais personne et je ne sais pas où ça va se passer.

- Si tu veux, je peux t'inviter avec mon groupe.

- Je ne veux pas m'imposer... Et si je m'ennuie ?

- Oula, tu ne risques pas de t'ennuyer avec nous, je te le promets.

- Si tu le dis.

Soudain, j'entendis un gargouillis très fort qui venait de son ventre. Il était tout gêné, mais continuait de sourire. Je lui rendis son sourire. Il avait un petit nez en trompette que j'aimais beaucoup. Il était mignon avec sa chemise à carreau rouge et noir. On aurait dit un enfant avec le mental d'un adulte.

- ça te dit qu'on aille manger un truc quelque part ? Lui dis-je en souriant.

- Ouais, ça serait cool.

- Par contre, je connais pas d'endroit...

- Pas de soucis, j'en connais un où ils font des gâteaux géniaux.

Nous nous levâmes et partir en direction de son endroit pour manger un petit quelque chose. Nous nous installâmes sur une terrasse, les tables étaient en marbre avec une jolie nappe. J'allais payer encore combien le gâteau ? Me dis-je en voyant le magnifique restaurant-bar. Je commandai un Cupcake avec une boule de glace et lui un milkshake avec un brownie. En attendant nos commandes, nous nous mîmes à discuter.

- Tu veux faire quoi plus tard ? Me demanda-t-il en s'appuyant sur la table.

- Professeur de biologie et toi ?

- Ouah ! S'exclama-t-il. Moi, je ne sais pas encore, j'ai de bonnes notes en science, mais je ne sais pas ce que je veux faire plus tard...

- Ne t'inquiète pas ça arrivera, tu sais, je ne sais même pas si c'est vraiment ce que je veux faire aussi.

- Si tu avais un rêve... Ça serait quoi ? Me demanda-t-il en déposant sa cuillère de sa pâtisserie.

C'était une bonne question... Je ne savais quoi répondre, j'avais abandonné tous mes rêves après la mort de mon père. Tout ce que je voulais s'était partir en voyage avec lui, faire le tour du monde avec lui. Je sentis que mes yeux commençaient à s'humidifier. Il fallait que je me reprenne, je souris et commençai à répondre ce qu'il me passa par la tête.

- Je pense que ça serait d'être heureuse tout simplement. Répondis-je.

- Pourquoi tu n'es pas heureuse ?

J'eus du mal à avaler ma salive suite à ce qu'il venait de me dire. Je le connaissais que depuis une heure et il avait déjà tous cerné chez moi. C'était bizarre. C'était comme si j'avais retrouvé un meilleur ami d'il y a longtemps. Je baissai légèrement la tête pour ne pas montrer que j'allais mentir.

- Nan, j'ai juste dit ça parce que je n'ai pas de rêve précis... Et toi ?

Il me regarda quelque seconde sentant que je venais de lui dire un mensonge.

- Moi, j'aimerais bien être astronaute, mais ça n'arrivera jamais.

Je ne pus m'empêcher de rire suite à cette phrase et il m'accompagna.

- Il ne faut jamais dire jamais. Dis-je en souriant.

- Ouais, mais là, c'est quand même irréalisable.

Nous nous regardâmes quelques secondes avant qu'il reprenne la parole.

- tes amis te manquent ?

Il avait le don de me poser les questions les plus gênantes et dont je n'avais aucune envie de répondre.

- Nan.

- Pourquoi ?

- Parce que ça me soûle quand quelqu'un me manque, on ne sait jamais si se sera réciproque.

Il me sourit et mangea à nouveau son brownie. Je crois que je venais de rencontrer mon double au masculin.