Passé Menaçant

Chapitre 10.

        Ça faisait deux jours que je n'étais pas allé en cours. Pour les gens, c'était parce qu'il fallait que je me repose à cause de ce qui m'étais arrivé, mais pour moi et mes amis, c'était pour une tout autre raison. À cause de ce putain de mot glisser sous la porte de ma chambre d'hôpital. J'étais sorti hier en fin d'après-midi de cet endroit qui me donnait la nausée à chaque fois que je m'y rendais. Pourquoi ? Ça me rappelait trop mon père.

        J'étais couché sur mon lit attendant l'heure de partir pour aller en cours. Je tournai la tête vers mon sac à main et sortis de celui-ci le mot pour le relire une nouvelle fois. " Tu as aimé mon petit cocktail ? Dis-toi que ce n'était rien par rapport à ce qu'il va suivre". Comment Vouliez-vous que j'aille bien ? Qui pouvais bien me faire une chose pareille ? Qu'est-ce que j'avais fait encore ? Depuis deux jours, je me posais toutes ses questions. Je sursautais au moindre bruit de peur que quelqu'un débarque pour me faire du mal. Tommy voulait que j'aille porter plainte à la police, mais j'avais peur de le faire. Peur qu'on ne retrouve rien, et de toute façon, il m'aurait dit que c'était de simple querelle de jeune. Je pliai le mot et le cachai dans une petite poche de mon sac noir. Bon... Il fallait que je me reprenne. Après tout, c'était peut-être juste une personne débile du style d'Erica donc je n'avais pas à avoir peur. Au fond de moi, c'est ce que j'espérais.

        Je sortis de mes pensées suite à la vibration de mon portable. Je venais de recevoir un message de Chase... C'était la première nouvelle qui me donnait après notre dispute. Je fis défiler l'écran de mon smartphone pour ouvrir le message qui était le suivant :

        De Chase.

        J'ai repensé à tout ce qui s'est passé et... Je me rends compte que de ne plus te voir en cours et de ne plus te parler me fais du mal. Pourtant, on ne se connaît que depuis deux semaines, mais j'ai eu un bon feeling avec toi. En résumé, j'ai besoin de ta chaleur, ton regard fixant le mien, de ta douceur, de tes mots doux, besoin de toi tout simplement. S'il te plaît pardonne moi...

         Je restai sans voix face à ce message. Ce garçon m'étonnait de jour en jour. Je m'étais fait une opinion sur son caractère : le garçon bad boy qui jouait avec les filles... Mais en voyant ce message... Je n'arrivais pas à le croire. Je levai les yeux sur ma table de chevet en bois et me retrouvai face au bouquet de roses que j'avais mis dans un vase. Un sourire apparut sur ma figure. Comment il faisait pour me mettre dans cet état. Mais il avait raison sur quelque chose. " Ça faisait que deux semaines qu'on se connaissait et il y avait eu un bon feeling". J'avais envie de lui pardonner, mais peur de me faire avoir... De souffrir, d'être malheureuse. Pourtant au fond de moi quand je pensais à lui et quand j'étais près de lui, j'avais des millions de papillons qui virevoltaient dans mon estomac. J'étais perdu, je ne savais pas quoi faire...

        Je regardai mon réveil qui affichait sept heures quarante-cinq. J'allai être en retard pour huit heures si je ne me pressais pas. J'enfilai mes chaussures en quatrième vitesse et partis devant le bâtiment pour fumer une cigarette. Après quelque jet de fumer se baladant dans la brume, Janna vint me rejoindre. 

- Coucou ma belle ! Me dit-elle avant de me faire une caresse amicale sur le bras.

- Salut ! Répondis-je avec le sourire.

- ça va... ? Tu tiens le coup ?

- Je fais avec... Après je me dis que c'est peut-être une personne débile donc voilà. Il faut bien que je vive.

        J'expulsai la fumée de ma bouche et vis apparaître Erica. Je ne savais pas pourquoi, mais je voyais bien ce genre de fille écrire le mot qu'on m'avait donné. Elle s'approchait de nous avec ces copines en rigolant. Je ne pouvais plus voir cette fille. Elles se postèrent devant Janna avec leur regard de pétasse qui allait parfaitement avec leur mini-jupe et leur décolleté où on voyait presque un bout de leurs seins.