BackCase - Memory I

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Réveillé comme d'ordinaire par un rayon de soleil qui avait l'audace de s'introduit dans la chambre où il se trouvait, c'est à onze heures vingt-cinq qu'Hasato avait ouvert l'œil. La paupière qui s'était ouverte une demi-seconde plus tôt s'était immédiatement refermée pour fuir la réalité qui tapait droit dans ses yeux. Il était samedi, premier jour de la fin de semaine, alors à quoi bon se réveiller tôt. La couverture sur son dos nu jusqu'aux épaules, la tête à moitié calée dans son coussin doux et moelleux, le jeune homme s'apprêtait à se rendormir, quand le contact soudain d'une caresse parsemait d'un frisson sa colonne vertébrale. Lentement, la main qui avait était sur son dos avait migré dans sa chevelure de jais mi long en bataille pour s'y nicher. Entre ses lèvres s'y glissait un soupir d'aise alors qu'il s'obstinait à maintenir ses paupières closes. Qu'est-ce qu'il se sentait bien...

– Je sais que tu es réveillé, murmurait une voix proche à la fois si grave et pourtant si douce à ses oreilles.

Percé à jour, Hasato ne pouvait s'empêcher de vouloir rire, mais il s'y abstient. Ainsi, il décida de ne pas bouger et faire la sourde oreille. Tout ça, pour courir la chance de peut-être gagner une petite heure de sommeil supplémentaire, lui qui était du genre à se réveiller dans l'avant-midi. Les bras croisés en dessous de son coussin, sa tête reposer sur ce dernier, il ne bougeait pas d'un poil. Son comportement soudainement enfantin fit rire l'homme à ses côtés qui s'était rapproché un peu plus de son gros dormeur. Tandis que son front se collait au sien, la chevelure ardente de l'homme plus âgé s'entremêlait à la crinière noire d'Hasato. Ce contact affectueux était la goutte qui a fait déborder le vase et cette fois « le beau aux bois dormants » n'a pas pu s'empêcher d'ouvrir les yeux et laisser échappé un éclat de rire. La première chose qu'il vit était les magnifiques iris turquoises de l'homme qu'il aimait. Dans son regard, il avait l'impression qu'il pouvait à la fois s'y noyer dans sa teinte bleutée, et sentir ressentir la fraicheur printanière dans la couleur verte. C'était absolument pas comparable à la splendeur que voyait le rouquin à l'avis de celui-ci. Son petit ami avait des yeux si rares, ils étaient verrons. Son œil gauche avait la couleur d'une émeraude et son droit ressemblait comme deux gouttes d'eau à une citrine, de véritables pierres précieuses. En se fixant ainsi, ni l'un ni l'autre n'a pu s'empêcher d'étirer leurs lèvres pour dessiner sur leur visage endormi un sourire chaleureux et plein d'amour.

– Bon matin, Asahi, soufflait la voix de celui qui avait les yeux bicolores au dénommé Asahi.

– Bon matin, Sato.

Le rouquin étira davantage son sourire à l'entente de la voix de son bien-aimé. Le prénom «Asahi» était un nom commun au Japon et ils le savaient, mais Hasato avait toujours trouvé cela magnifique. Un prénom qui avait comme signification « Matin, Lumière du soleil » était pour lui ravissant. Un garçon avec un nom pareil ne pouvait qu'aller loin dans la vie, c'est toujours ce que croit le plus jeune. Son avis n'était pourtant pas subjectif, car il aimait aveuglément l'homme à ses côtés. Si près du noiraud, Asahi cachait de sa carrure presque complètement la lumière du soleil qui avait si hostilement agressé les yeux du bicolore à son réveil. Il avait quatre ans de plus qu'Hasato, mais les deux hommes étaient toujours encore en croissance. Un homme arrêtait complètement de grandir qu'à l'âge de vingt-quatre ans. Le noiraud n'en avait que dix-sept et Asahi vingt et un. En douceur, le bicolore était venu se coucher sur le côté pour pouvoir faire face à son locuteur et ne plus être allongé sur le ventre. Puis sans avertissement, le roux s'était mis à coller son protégé et cela eu le don de couper le souffle d'Hasato qui avait écarquillé ses yeux pleines de surprise. Des rapprochements dès le matin, son rouquin devait s'être levé du bon pied. Ce que le plus jeune ignorait c'était que son roux n'avait pas mis un seul pied hors du lit ce matin, même s'il avait ouvert les yeux dans les alentours de neuf heures. Il voulait avoir le plaisir d'être la première chose que son petit ami apercevra à son réveil.

 ꧁ 𝓒𝓸𝓵𝓵𝓮𝓬𝓽𝓲𝓸 𝓒𝓱𝓪𝓻𝓪𝓬𝓽𝓮𝓻𝓾𝓶 ꧂Où les histoires vivent. Découvrez maintenant