Le Sacre du Vampire, T2 [MxM]

16 - « C'était mieux avant »

« Donc. Tu es un coyote-garou.

— En partie.

— Il existe d'autre type de métissage ?

— Je... Euh, bah, peut-être, je ne me suis jamais renseigné.

     Le vampire marqua un temps pour laisser passer une voiture. Les deux Surnaturels l'observèrent avec quelques secondes de perplexité teinté d'une nuance d'admiration.

— Ça n'allait pas aussi vite avant, si justifia Ralph

— Il n'y en a pas beaucoup, à Alexandrie, rebondit Aldaric.

     De là où ils étaient, ils pouvaient voir Scotland Yard. Ils étaient tous les deux certains qu'Edward se trouvait là. Ralph parce qu'il avait posé sa marque sur Edward, et Aldaric aurait su reconnaitre son battement de cœur entre tous ceux de Londres.

— Au fait, pourquoi est-ce que tu es étonné de voir des voitures ? Tu as quel âge ? Et tu es sûr que tu es le seul Surnaturel dans ton cas ?

— Ça fait trop de questions à la fois, calme-toi.

— Oh... Pardon.

     Le vampire sembla soupirer et remonta ses lunettes rondes sur le nez.

— Tu n'as pas froid ? demanda le métisse, je ne sais pas comment tu fais, moi je me congèle sur place. Il faudrait que je m'achète une écharpe en plus, tu crois ?

     Ralph lui lança un regard. Seul le nez rougit par le froid dépassait d'une écharpe en laine beige. Il l'avait acheté en cours de chemin, quand la nuit avait commencé à tomber et qu'il avait éternué.

— Je croyais que les loup-garous n'avaient pas froids. Du moins ceux d'Angleterre, ils n'ont pratiquement aucune pudeur. Ou ils n'avaient. Je ne sais pas trop où ils en sont actuellement.

— Brr ! frissonna Aldaric, je préfère ma ville natale rien que pour ça alors ! Je ne comprend pas cette manie de vouloir se déshabiller !

     Le vampire le regarda avec un sourire en coin.

— Quel âge as-tu, Aldaric ?

— Je l'ai demandé en premier ! Répond d'abord !

— Je suis sûr d'être plus âgé que toi, alors respecte ton ancêtre et répond, dit Ralph avec un brin d'humour dans sa voix.

     Aldaric fit une moue et sembla se tasser sur lui-même.

— J'ai vingt-quatre ans. Et toi, du coup ?

     Ralph fixa le sol sans répondre. Vingt-quatre ans. Aldaric était aussi âgé que Lewis lorsqu'ils s'étaient rencontré... Non !

     Il s'interdit cette pensée. Cela faisait quatre-vingt-et-une année que cet évènement s'était produit, et aussi désastreux que cela était, rien ne pourrait faire revenir Lewis, ni Alec. Songer à eux n'était pas une bonne idée. Définitivement pas.

— Cent-trente-quatre, répondit-il doucement.

— Wah ! s'exclama Aldaric, en effet, t'es bien plus âgé ! Dit, c'était comment, le monde, avant ?

— Bien plus simple, affirma Ralph, New-London flottait dans les airs, je vivais dans une ferme, puis j'ai vécu des choses. Certaines étaient heureuses, d'autres moins. Avec mes... Acolytes, nous avons fait un sorte que nos trois espèces soient en cohabitation parfaite. Ni les vampires ni les loup-garous n'avaient le droit de poser un pied ou un patte dans New-London. Je pense que c'est parce que les humains avaient peur des Surnaturels. Bon, je ne dis pas qu'ils n'ont plus peur de nous, mais j'ai l'impression que la peur s'est atténuée au fil des années. Au final, j'ai dormi pendant soixante-dix ans.