6 - L'impasse

428 63 2
                                    

— Quelques heures plus tard —

     Edward se réveilla, une fois de plus en retard. Il s'était réveillé seul dans une chambre privée du bar à vampire, habillé (il avait poussé un soupir de soulagement en sen rendant compte) et il s'était touché nerveusement le cou sans trouver de trace.

     Puis il s'était levé et une douleur l'avait lancé à la cuisse. Il avait esquissé une grimace, avant que tout lui revienne en mémoire et qu'il ne se mette à baisser son pantalon pour arracher le pansement et se rendre compte des deux traces de morsures ancrées dans sa chair.

« Merde !

     Au moins, la plaie ne saignait plus. Il froissa le pansement entre ses doigts d'un geste nerveux avant de le jeter dans la poubelle. Puis il se rendit compte de l'heure remit son pantalon, ouvrit la porte d'un coup, traversa le couloir en courant, gravit les marches de l'escaliers deux à deux et arriva essoufflé dans la salle du bar.

     Un barman humain avait remplacé le vampire et il le regarda d'un air circonspect de la tête aux pieds.

     Dans la salle, il y avait quelques personnes qui retournèrent rapidement à leur conversations. Et puis, les volets étaient tous ouverts et donnant sur le matin londonien le plus banal qu'il ai pu observer.

— Vous avez prit la clé ? demanda le barman.

     Eddie le regarda sans comprendre. Le barman humain soupira.

— La clé de la chambre dans laquelle vous avez passé la nuit...

— Elle doit encore être sur la serrure.

     Le barman laissa échapper un soupir incontrôlé avant de jeter le torchon qu'il tenait dans ses mains sur le comptoir. En passant devant Eddie, il lui adressa un regard noir. L'inspecteur lui répondit par le même regard et il reporta son attention sur les personnes humaines se trouvant dans le bar.

     L'une d'entre elle était assise au comptoir, et elle se contentait de lire le Times d'un rapide regard. L'instinct d'Eddie prit le dessus. Il s'approcha de l'homme tenant le journal. À sa façon de se tenir, il n'avait certainement pas vécu à Londres, ou même en ville. Sa chemise n'était pas repassée, tout comme son pantalon et les chaussures qu'il portait étaient neuves, propres et sans éraflures.

— Excusez-moi, vous êtes nouveau ? demanda-t-il.

     L'intéressé releva sa tête du journal. Ses cheveux bruns bouclés semblaient flotter au dessus de sa tête. Ses yeux noisettes avaient un agréable reflet ambré et son visage pâle était recouvert d'une barbe mal rasée. Non, il n'était définitivement pas de Londres.

— Pas vraiment.

     Eddie le fixa dans ciller.

— Est-ce qu'on pourrait parler à l'extérieur ? demanda l'inspecteur.

     L'homme assit referma d'un geste sec le journal et regarda Eddie dans les yeux.

— Je n'ai rien contre vous, mais j'ai connu des techniques d'approche bien meilleures.

     Eddie rougit violemment. Il ouvrit et referma plusieurs fois la bouche avant que la bouche de l'inconnu ne se fende en un sourire.

— Ne soyez pas si timide, je ne fais pas de mal.

     Il se releva et suivit Eddie à l'extérieur. À peine la porte passée, l'inconnu sortit une paire de lunettes de soleil rondes de sa poche qu'il plaça sur son nez. Eddie l'observa un moment avant de porter une cigarette à ses lèvres. Par automatisme, il en présenta une à l'inconnu qui refusa poliment.

Le Sacre du Vampire, T2 [MxM]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant