Les Mystères de Goldfields

I

       Le bruit sec de l'enclenchement de la porte de ma chambre marque pour moi le début d'une longue série de mystères que mon esprit s'efforcera de résoudre sans que je ne puisse rien y faire. La porte de ma chambre que je venais de fermer était de chêne presque noir. Elle était ornée d'une multitude de moulures qui rappelaient sans aucun mal le luxe de cette école. Le grand lit contre le mur était également sculpté de motifs floraux qui me rendait presque nostalgique de ma maison de campagne, non loin de Manchester. Les murs quant à eux étaient peints d'une couleur apaisante, une teinte d'un mélange de vert et d'un bleu très clair presque identique au plafond blanc crème. Mon armoire et mon bureau quant à eux étaient en parfaite harmonie avec le reste de la pièce, décorés par de jolies gravures dans le bois foncé, très semblable à celle de mon lit. La pièce était petite mais fraîche et semblait déjà agréable à vivre. Je pense que je m'y sentirai bien, et, il le faut puisqu'elle devient à partir d'aujourd'hui mon domicile numéro un. Mes cartons sont encore entassés sur mon lit. Ils sont remplis de babioles en tout genre, toutes aussi inutiles les unes que les autres. Mais voila, je suis une grande sentimentale et on ne me changera pas.

Je décide de faire un petit tour dans le campus pour essayer peut-être de faire quelques connaissances, ou juste me familiariser un peu avec les lieux. L'Université de Goldfields est énorme, on y trouve toutes les filières imaginable, allant de l'art à l'économie en passant bien évidemment par la biologie. Pour ma part, je ne suis pas ici pour les grandes salles de recherche et les microscopes que GoldsCollege offre, mais plutôt pour ses immenses bibliothèques comparables a d'interminables labyrinthes. J'adore lire mais je crois que j'aime encore plus écrire. J'aime inventer, donner vie à toutes les choses qui me passent en tête, je me passionne aussi pour bien d'autres choses que la littérature, comme le dessin et la musique.

GoldsCollege n'impressionne pas uniquement par son largue choix de filières mais aussi par son bâtiment. Cet endroit est une vrai ville à elle même. Elle se trouve dans un grand parc. Le parc est séparé en plusieurs petits jardins qui cachent eux même d'autres jardins, encore plus petits dont les sculptures et plantations continuent de faire parler. Comme le jardin de la lune et son incroyable variété de plantes phosphorescentes. Au delà des jardins, on trouve les chambres. Trois immense bâtiment identiques, un pour chaque année. Immense en hauteur et longueur, bien que très peu large, ils contiennent plus de 500 chambres par étage. Malgré leurs taille, ces énorme masse de briques rouges ne choque en rien le paysage, au contraire, le bâtiment des sciences lui, tout en longueur, symétrique au bâtiment consacré à l'astrologie par rapport au grand hall sont dans un style identique. Derrière le hall on trouve la chapelle ainsi que la bibliothèque. Enfin, un immense bâtiment bien plus grand que tout les autres regroupe la plupart des autres filières dont la mienne ; la littérature. Tout le complexe est fait de briques rouges. Seule la chapelle contraste avec ses pierres grises et ses gargouilles qui veillent sur les étudiants qui leurs passent sous le nez.

GoldsCollege attire de tout les coins du monde, certains viennent d'Europe, d'autres d'encore plus loin, mais tous viennent ici pour réussir. La ville en elle même reste petite, elle est étrangement isolée. Aucune périphérie ne l'entoure, à croire qu'elle ne serait qu'un décor de tournage, ou bien juste une maquette, une ville de papier. Une ville qui n'en serai pas une. Et même si elle porte son nom de ville, en réalité, en dehors de l'université on n'y trouve rien d'autre d'attractif, elle ne reste qu'un prolongement du campus, la ville en elle-même n'est qu'un agrandissement, voila pourquoi il n'est pas étonnant de ne croiser aucun adulte s'y promener. En ville, seul les jeunes étudiants venus des quatre coins du monde s'arrêtent boire un verre ou juste réviser à la terrasse d'un café, se faisant servir par de jeunes saisonniers qui essayent d'ajouter un supplément à leurs bourses d'études qui ne peuvent parfois pas tout couvrir. Mais malgré cet aspect étrange de Goldfields, je n'ai jamais été aussi fière de porter l'uniforme d'une école en particulier, GoldsCollege à été un rêve, aujourd'hui j'y suis et le sombre tableau d'une ville en cartons, ne brisera jamais mon enthousiasme d'être enfin là.