Le 8ème continent

Chp 7 : Un ami farfelu

Cela faisait déjà plusieurs jours quela forêt « des esprits » avait été victime d'unincendies des plus ravageurs, laissant le paysage auparavant sicolorés et vivant passer à des nuances grisâtres et une atmosphèresilencieuse.

Bien que la plupart des troncs étaient encoredebout, une bonne partie de ses derniers s'étaient écrasés au sol,quelques feuillages pouvaient se faire voir ici et la, la plupart setrouvant encore au sommet de l'arbre géant au centre de la forêt.

Malheureusement dangereusement fragilisé, cet arbre nepouvait plus servir de cabane à la petite gardienne des lieux, quiaprès cette événement des plus douloureux fut obligé de serabattre sur une solution de secours.

Au pied de son arbre,la jeune fille s'était confectionnée une espèce de tente faites debranchages, de lianes et de feuilles, qu'elle avait faites pousséeselle même, réussissant à concevoir une petite bâtisse plutôtspacieuses, suffisamment pour entreposer ce qui lui servait de lui,et quelques petits meubles artisanaux.

On y retrouvaitprincipalement une table qui semblait servir à concevoir quelquesmédicaments, avec énormément de récipients contenant des graines,ce qui semblait être une assiette également, bref rien de bienétonnant quand on y réfléchissait.

Cependant, lesévénements avaient bien chamboulés le quotidien de la jeune filleen cette froide matinée, qui ne l'empêchait pas de sortir aussi peuvêtu qu'a l'accoutumée, portant autour d'elle un grand foulardrouge qu'elle avait installé comme une sorte de sac à bandoulière,remplie de graines en tout genre.

Munie de ceci et d'un seauen bois semblant plutôt lourd, la jeune fille commença à disperserdes graines un petit peu partout, les jetant de si de laaléatoirement, ses dernières produisant instantanément deminuscules pousses, étonnamment, qu'elle dispersa toute entièrementavant de venir récupérer le seau et de faire une marche plutôtlongue, aller retour, jusqu'à une rivière proche, remplissant sonseau et venant arroser toute ses pousses une à une jusqu'à cequ'elle soit toute mouillée, et toute ses graines dispersés.

Letravail terminé, et le soleil à son plus haut dans le ciel, ilétait temps maintenant de prendre une petite collation bienméritée. La petite rangea donc son matériel dans sa cahute, avantde se diriger vers la fameuse rivière dans laquelle elle plongeatranquillement, restant de longues minutes à profiter de l'eau ens'asseyant au bord d'un rocher, si bien qu'elle en manqua presque des'endormir.

Après avoir bien profité de ce petite repos, ilétait temps de retourner à sa cabane, pour s'atteler à laconfection de nouvelles graines, de nouveaux engrais, et tout ce quipouvait l'aider à faire reprendre à la forêt son aspect d'antan,car oui, elle était bien déterminée à faire repousser cet endroitsi cher à ses yeux !

La tristesse la gagnait facilementcependant, elle se souvenait des millions de pas qu'elle avait faitici au milieu de toute cette verdure, se souvent de chacune desfleurs qu'elle voyait, s'amusant parfois avec quelques animaux, maisà cause de ce mystérieux feu tout avait disparu et c'était mêmeun miracle qu'elle en ait réchappé.

Cependant, sonattention fut bien vite attiré par autre chose, elle entendait despetits bruits d'eaux un peu plus en contrebas, de mémoire elle sesouvenait que suivre la rivière dans ce sens la menait à une sortede lac souterrain au milieu d'une grotte, un lieu parfait pourinstaller un petit campement.

Curieuse et pleine d'entrain,la jeune fille se précipita vers les bruits qu'elle entendait,arrivant bien vite devant cette fameuse grotte, et comprenant commentelle avait pu les entendre si facilement, l'écho de ce trou dans laroche ayant aidé le bruit à lui parvenir si facilement.

Faisantquelques pas dans la grotte, elle resta relativement silencieuse,tombant finalement sur un jeune garçon qui essayait de récupérerdes poissons dans l'eau, bien qu'elle ne faisait pas lerapprochement, elle venait de tomber sur la créature qui avait faittant d'émoi dans les villages alentours depuis quelques semaines, ils'agissait de l'individu à mi chemin entre l'animal, l'homme et lerobot dont quelques chasseurs quelle épiait avait parler.

Hésitantquelques instants, la jeune fille décida d'attirer son attentionavec une simple formule de politesse, a l'aide de sa gaieténaturelle.

- Eh...coucou toi !

En une fraction deseconde, dés qu'il entendit sa voix, l'énergumène se recula d'uncoup, attrapant un poisson qui se trouvait au sol en venant lepointer directement vers la jeune fille, tandis qu'il restait lesfesses au sol, tremblant comme s'il avait vu un monstre qu'ilessayait de faire fuir en tendant son poisson comme une arme.

Unpeu étonnée, la jeune fille se contenta d'avancer aussi doucementqu'elle le pouvait, s'approchant de quelques pas avant de se pencherde quelques pas, avant de tendre sa main à l'animal avec un sourireradieux au visage.

- Désolé...je t'ai fais peur ?

Lejeune garçon la regarda quelques instants, la peur se lisantinstantanément dans ses yeux, scrutant la jeune fille de la têteaux pieds, hésitant quelques instants avant de lui tendre sa main,dont l'aspect mécanique interpella bien vite Yune, qui cependant nerefusa pas la poignée de main, essayant même de tirer pour l'aiderà se relever...mais malheureusement bien trop lourd pour elle.

Serelevant donc en grande partie grâce à ses propres capacités, lejeune homme tapota un peu ses vêtements, qui bien qu'un peu déchirésemblaient tout de même en bon état, ce qui était le genre dedétails qui n'interpellait pas la jeune fille, qui elle voyaitjuste en cet animal un nouveau compagnon !

Gardant lamain du renard dans la sienne, Yune vint poser sa seconde main pardessus, gardant son air si rassurant sur le visage en venant poserquelques questions à l'animal.

- Tu es perdu ? Non tuvas quelque part peut être ? Ou alors tu veux rester ici ?

Unpeu pris de court, le renard se contenta de détourner le regardavant de baisser un peu la tête, visiblement toute ses questionssemblaient l'intimider un peu, mais qu'à cela ne tienne, commentquelque chose d'aussi peureux pouvait être une menace se dit larenarde.

Tirant un peu la main du jeune garçon en luitournant le dos, la renarde s'arrêta net puisque l'animal ne lasuivit pas, ce qu'elle rectifia encore une fois d'un sourire, etd'une petite phrase rassurante.

- T'inquiète pas !Je vais t'emmener dans ma cabane comme ça tu sera mieux que sous lesrochers, eh eh !

Hésitant un peu, le jeune garçon finitfinalement par suivre la jeune fille, un pas par un pas, avec unelenteur plutôt extrême, mais vu qu'il semblait intimidé cela nechoqua pas la petite fleur, après tout ce n'était pas la premièrefois qu'elle allait devoir faire ses preuves avant de pouvoir faireami ami avec un animal !

Elle essaya de discuter un peuavec lui lors du chemin, mais malgré ses efforts elle ne réussitpas à lui retirer le moindre mots de la bouche, à en croire qu'ilen était muet, m'enfin, elle avait tout de même un ami ! Dumoins elle le considérait déjà comme un ami.

Finalement,ils arrivèrent devant la petite cabane, la jeune fille le faisantrentrer, lui faisant une minuscule visite des lieux, toute fière depouvoir montrer à quelqu'un le fruit de son travail récent !

-Voila ! C'est ma petite cabane, ici c'est mon lit, la c'est laou je fais des graines pour pouvoir faire des fleurs, la c'est ou jerange des affaires !

Avec un certain engouement, Yunedécrivit à peu prêt tout ce qu'elle put, sous l'oeil presqueincompréhensif du renard qui s'était assis sur le lit de mousse etde feuille, incroyablement confortable, de la jeune fille.

Unefois qu'elle eut fini, elle eut un petit rire en voyant la minedésemparée du renard, venant lui tapoter un peu la tête enrigolant.

- Désolé si je te fais peur, je te laisset'habituer si tu veux !

Lui frottant un peu les cheveux,la jeune fille se pencha de nouveau sur sa table, en face du renard,pour venir recommencer ses petites compositions, espérant au fondd'elle entendre la voix de ce jeune garçon qu'elle avait limitekidnapper.