L'Anarchie

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Suite aux paroles du druide plus personne ne dit rien, le silence le plus total régna dans la pièce. Jusqu'à ce que le roi décide de le briser.
-Eh bien, cela est plus que dommage, déclara le roi, cela signifie que nous n'avons plus le choix, nous allons devoir nous battre. Quant à toi mon garçon... Le roi se leva à nouveau pour faire face à Ivan, qui se préparait au pire.
-Ta honte n'a pas lieu d'être, soupira le roi, l'exploit d'avoir tuer un dragon à toi seul est quelque chose d'impossible pour la majorité des humains. Tu auras contribué à toi seul à débarrasser l'espèce humaine de ces monstres cracheurs de feu. J'ai eu tort de penser que tu n'avais pas l'étoffe d'un chevalier... De plus je suppose que c'est en partie à cause de mon jugement que tu es allé tuer cette bête, reconnut-il. Chacun de mes hommes se battra contre le dragon, mais toi je te charge de la protection de ma fille. Si nos chevaliers sont débordés je te donne l'ordre de l'emmener aussi loin que tu pourras et de la protéger, articula le roi, en fixant Ivan droit dans les yeux.
-À vos ordres mon seigneur, répondit Ivan.
-Messieurs, tenez-vous prêts, vous, ainsi que vos hommes.
Ivan sortit de la salle sans dire un mot de plus, se faire féliciter était la dernière chose à laquelle il se serait attendu. Il aurait dû être soulagé, être content de retrouver la fille qu'il aimait tant... Mais quelque chose l'empêchait de penser à ce à quoi il avait envie. Comme une boule dans la gorge lui faisait ressentir de la peur et de la douleur. Ivan se rendit donc du côté de la deumeure de la princesse. Il n'y avait plus aucun gardes ici, tous avait été regroupé pour être près en cas d'attaque. Alors Ivan appela sa bien aimée... À plusieurs reprises il l'appela, mais aucune réponse ne lui parvînt, alors il souleva d'un revers de la main le grand rideau rouge. Mais la chambre de la princesse était vide. Ivan n'eu même pas le temps de commencer à chercher Aliénor que l'air se réchauffa soudainement. Quand les cris commencèrent à retentir, il ne faisait plus aucun doute qu'il était là. Peu importe ce qu'avait dit le roi, pour Ivan, il n'avait rien accompli, si ce n'était la mort. Aliénor n'était pas là, ils allaient tous se battre, alors même s'il devait y rester, cette fois il ne se permettrait plus de fuir.
Ivan perçut d'abord un silence anormal, puis un atroce rugissement retentit dans un énorme ouragan rouge. La seconde suivante des hurlements d'horreurs résonnèrent jusque dans les tympans du jeune homme. Un second rugissement retentit, plus infernal encore, quelques flèches affolées se décochèrent mais toutes se brisèrent dans la tempête. Ivan courrait, les yeux rivés au ciel, il courrait pour rejoindre les autres chevaliers, le cœur battant à deux-cents à l'heure, le sang en ébullition, il avait l'impression que son corps lui même essayait de l'empêcher d'agir mais même malgré cette douleur dans son ventre il ne s'arrêta pas.
Les troupes entières étaient terrorisées, planqués derrière leur bouclier et leur lance, les chevaliers n'avaient jamais été face à un tel monstre. Les archers au milieu tiraient leurs flèches, tandis que les pointes des lances suivaient les mouvements du dragon. C'est alors que le feu sauvage s'écrasa de plein fouet sur les troupes alseniennes. Déjà plus de la moitié de l'armée royale venait de partir en cendres. La fumée noire et les odeurs abominables remplirent toute l'atmosphère de l'anarchie totale dans laquelle le village venait de plonger.

La légende de la ChevalièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant