Une bague en toc

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Consumé par sa rage, ayant épuisé toute son énergie pour désintégrer le couple, le dragon s'évanouit. Ce grand monstre rouge avait craché l'équivalent d'un volcan entier pour brûler les deux amants, à tel point qu'il avait fini par calciner ses propres organes. Le grand dragon rouge était mort, alors que quelques heures auparavant il régnait encore sur les terribles enfers. À présent que tout était détruit, il ne restait plus rien, plus rien que du vide, un néant obscure qui aurait pu être total, si il n'y avait pas eu ce petit objet. Quelque chose brillait au milieu de tout ce sombre paysage, un petit bout de métal encore incandescent. Tout, absolument tout dans un rayon d'une vingtaine de kilomètres avait été réduit en poussière par les flammes du dragon. Même la grande épée d'Ivan, qui avait été forgée dans un métal spécial par les celtes chasseurs de dragon avait été complètement désintégrée. Il restait seulement cette petite bague, la bague de la princesse qui était toujours là, comme pour prouver que l'amour qu'elle symbolisait était toujours là, lui aussi, quelque part, que même si les corps avaient péri, les deux âmes sœurs s'étaient enfuis, ailleurs. Où ? Nul ne le sait, mais les amants s'étaient échappés, ils avaient réussi, contre toute attente à se soustraire de cette haine inarrétable. De tout cela, cette bague en est le vestige, "en toc" en apparence, elle renferme en réalité toute la puissance de la haine et symbolise la toute puissance de l'amour.
La légende dit que seule une personne dotée d'une âme aussi pure que celle de la princesse est capable de porter la bague sans risquer d'être corrompu par la rage immense qu'elle contient. Si un jour par malheur, cette personne s'égare dans les méandres d'une forêt en feu, qu'elle n'oublie jamais qu'elle finira par retrouver son chemin, qu'elle n'oublie jamais qu'elle porte avec elle, l'amour éternel.

Enfin voilà, l'histoire que j'ai pu vous raconter. Étrangement jamais personne ne me crut. Pourtant j'étais bien là, du début à la fin. Je n'ai rien inventé, tout ce que je vous ai raconté, je l'ai vu... À travers les yeux verts d'un dragon. Qui a dit que les aveugles étaient aveugles ?

FIN

La légende de la ChevalièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant