Chapitre 31

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Le reste du groupe rentra dans la Grande Salle peu de temps après l'arrivée d'Hermione. Comme tous s'en étaient doutés, ils arrivèrent bredouilles ; Bredouilles mais surtout inquiets. Inquiets d'être face à une situation capable d'empirer à chaque seconde, sans avoir aucun indice, ou aucune piste à exploiter... Ils étaient sur la corde raide et avaient déjà un pied dans le vide. Sans compter le fait qu'ils allaient devoir gérer les deux nouveaux venus, détail qui risquait de ne pas arranger leurs affaires. Lucius et Bellatrix n'avaient pas bougé, mais perdaient peu à peu la confiance arrogante qui les animaient.

Face à eux, des doubles, plus jeunes et plus âgés ; des soi-disant enfants ou descendants parfois eux-aussi plus âgés ; des regards familiers, rancuniers, incompréhensible à leurs yeux ignorants ; des noms de sangs purs, les leurs parfois, répondaient à d'autres sans la moindre surprise ou hésitation. Sans parler du maître. Leur maître... Ils avaient beau ignorer ce qui étaient arrivé mais n'arrivaient pas à croire ce qu'ils voyaient. Voldemort tolérait la présence du trio d'or à ses côtés... celle de sangs de bourbe et de traîtres à leur sang... il leur parlait... les écoutait parfois même ! Et eux, ses propres fidèles... étaient enchaînés. Pourtant il était toujours lui. Il était toujours le sanglant et monstrueux Voldemort... mais il ne leur avait jamais paru aussi humain. Humain et cruel. Les deux à la fois d'en des proportions démesurées ! Et cela était effrayant. Tellement plus effrayant que son visage sans vie et son aura de mort. Là, il respirait la force brut, l'insolence de vie, et la dangerosité qui allait avec... La lueur de son regard ne l'avait pas quitté. Au contraire. Elle n'avait jamais été aussi brillante et sanguine. Ils pouvaient le sentir... il avait changé. Quelque chose en lui avait changé. Cela était si déroutant qu'aucun des deux mangemorts ne put le regarder sans s'écraser un peu plus sur sa chaise. Il les intimidait et les pétrifiait déjà par le passé mais aujourd'hui, cela en était à peine respirable. Il était là, les dominaient de sa jeunesse insolente et de sa beauté irréelle, tel un Vélane maléfique prêt à cueillir sa victime sur le point de mourir de suffocations admiratives.

La preuve... Bellatrix ne trouvait pas les mots et avait à peine la force de parler. Chaque regard vers lui, lui donnait envie de ramper à ses pieds et d'embrasser ses bottes. Jamais elle ne l'avait autant adoré. Mais lui, il ne la regardait pas. Non. Il la survolait du regard tout au plus, un air de mépris et de lassitude sur le visage. Pourtant elle avait torturé la Sang de Bourbe pour lui ! Elle avait reproduit la mise en scène de ses crimes ! Elle n'avait jamais rien fait sans penser à lui... et lui... il l'ignorait avec une magnificence sans égale. Non, elle n'avait pas de mot. Et n'était pas certaine qu'il en existe pour décrire ce qu'elle ressentait. Cela surpassait l'admiration, la dévotion, l'adoration... c'était transcendant. Et dire que ce petit avorton l'avait réduite à ça ! Une prisonnière humiliée et défigurée ! Maudire quelqu'un ne lui avait jamais donner autant envie de vomir. Ce Kai. Il le payerait. Tôt ou tard. Il lui payerait cet affront innommable. Pas étonnant que son maître ne la regarde pas ! Il devait avoir honte d'elle pour s'être laissée battre par un gosse !

Quant à Lucius, il essayait de ne pas s'étouffer avec son propre souffle. L'idée de s'être fait battre par son fils pour une sang de bourbe lui retournait le ventre au-delà du possible et le voir, las et nonchalant devant sa position de faiblesse revivait sa rage et ses questions. Il ne comprenait pas. Il ne comprenait rien ! Et cela l'enrageait encore plus. Mais celle qui attisait sa haine au fer rouge, c'était bien celle pour qui son fils lui avait tourné le dos. Celle qui avait survécut à ses propres sorts ! Et elle était là... Debout, face à lui, sans rien dire. Appuyée contre un siège, elle n'écoutait même pas ses amis, ses yeux bruns ancrés dans les siens, un air de défit cruel sur le visage. Ils n'avaient pas besoin de mot. Ils n'avaient besoin de rien pour se comprendre. Le sang qui désaltérerait sa soif de vengeance serait le sien. Et même s'il essayait de se convaincre que jamais elle n'aurait la force de lui survivre, le doute ne l'avait jamais autant rongé. La ridicule petite miss Granger avait changé elle aussi. Si bien que désormais, elle semblait plus décidée que la mort elle-même...

Past Meets Futurs : Quand la génération future rencontre son passé...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant