Chapitre VII Le Tauruffle d'Acier

4 0 0
                                    

Derrière le château, se trouvait un immense espace vert où les épéistes se rendaient souvent afin de respirer l'air pur, se détendre et s'extraire de leur quotidien. C'est dans cet espace que le combat opposant Desmond à Zoldrick allait avoir lieu. Et même s'ils ne le savaient pas encore, il allait être décisif pour l'avenir du monde. Le terrain était très vaste avec des pâturages tellement verts et luxuriants qu'on le surnommait « l'océan d'émeraude ». Au bout de ces pâturages, étaient plantés à espaces réguliers, des arbres qui encerclaient le château. Sur le côté se trouvait un petit ruisseau totalement ordinaire, mais extrêmement apaisant.

Le groupe arriva dans l'espace de combat. On donna à Desmond une épée classique pour le duel et il se positionna sur la droite de Zoldrick. Celui-ci garda ses gants et se positionna sur la gauche. Nelson fut choisi pour arbitrer le combat. Le doyen s'assit tranquillement sur un banc. Une fois en position, les deux adversaires se regardèrent droit dans les yeux. Leur face-à-face paraissait franchement disproportionné et faisait penser à un jeune homme qui s'apprêtait à affronter un géant armé jusqu'aux dents. Mais Desmond était déterminé à se battre malgré la peur qu'il sentait l'envahir jusqu'au plus profond de son être. Zoldrick lui, les bras croisés, affichait son sourire habituel et attendait le signal du départ. Nelson se plaça au milieu, tendu par ce qui allait suivre. Il était convaincu qu'affronter Zoldrick était du suicide. En effet, il avait commis par le passé la même erreur et avait bien failli y rester ; c'est grâce à l'intervention du vieux Cerftkane qu'il s'en était tiré. Mais il s'était fait la promesse de ne plus croiser le fer avec lui. Craignant que la même chose arrive à Desmond, il espérait intervenir. Mais le Doyen avait pris sa décision et bien que ne connaissant pas les raisons de cette décision, il espérait que si ça tournait mal, il interviendrait comme il l'avait fait par le passé. Mais l'heure n'était pas à la réflexion, il fallait commencer et lancer le combat. Alors il prit une grande inspiration et énonça les règles :

- Messieurs ! Le duel d'aujourd'hui qui va opposer le capitaine Zoldrick Colichemarde à Desmond va commencer. Les règles sont simples : le gagnant est celui qui mettra l'autre hors de combat. Vous pouvez utiliser les armes de votre choix et tous les moyens nécessaires, mais en cas de tricherie, le combat s'arrêtera net. Est-ce que je me suis fait comprendre ?

- Oui ! répondirent-ils en même temps.

- Alors que le combat commence !

Desmond se rua sur Zoldrick qui ne bougea pas d'un centimètre, restant droit, les bras croisés et affichant toujours son sourire. Desmond dans le feu de l'action continua dans sa lancée sans s'arrêter et sans se méfier. Nelson et le Doyen qui observaient son jeu, constatèrent que Desmond commettait une erreur en chargeant son adversaire. En restant en place, Zoldrick pouvait en effet aisément anticiper le mouvement et riposter d'un coup. Desmond fonça sur lui et lui sauta aussi au visage. Mais à peine fut-il lancé, que Zoldrick le mit à terre avec un coup de poing d'une violence sans nom. Nelson, choqué hurla :

- Arrête Zoldrick ! En faisant cela tu risques de le tuer ! Tu es inconscient ma parole !

- Calme-toi, répondit-il. J'ai à peine mis cinq pour cent de ma force. Il va se relever tranquillement avec juste un mal de tête ! Je ne compte pas le tuer, ce n'est pas un adversaire fait pour moi. J'ai donc conclu vite fait bien fait, maintenant il est hors combat. Alors déclare-moi vainqueur et amène-le à l'infirmerie qu'on en finisse !

- Même pas en rêve face de métal !

Zoldrick baissa la tête et vit Desmond se relever lentement face à lui. Ils n'en croyaient pas leurs yeux. Eux qui pensaient ce combat fini, Desmond s'était relevé ! Épée à la main, il se jeta sur Zoldrick qui esquiva toute ses attaques sans la moindre difficulté et l'envoya au loin par un coup de pied donné en plein ventre. Desmond ressentit une douleur tellement abominable qu'il cracha du sang sur la verdure. Mais il se releva encore une fois et trouva la force de courir en direction de son adversaire qui cette fois lui asséna un crochet du droit pour le stopper net, puis il enchaîna les coups par dizaine pour le mettre à terre une nouvelle fois.

L'Ordre LégendaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant