Chapitre XV Le combat de l'amitié

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Les trois derniers participants se retrouvèrent sur le terrain. Le vieux Cerftkane se leva de son siège et s'approcha d'eux, suivi de près par Chambellan.

- Toutes mes félicitations vous avez montré à tous ce que sont la force et la volonté d'un épéiste.

Il s'empara de l'urne et en sortit les deux premiers noms.

- Desmond contre Marie Valmont !

Les deux amis se regardèrent. Un profond malaise commençait à naître en Desmond qui, pour affronter son rival, allait d'abord devoir affronter son amie. Marie, de son côté, ressentait la même chose. Quant à Gezio, maintenant qualifié pour la finale, il quitta simplement et tranquillement la salle, les mains dans les poches. Chacun repartit de son côté.

Nelson et Desmond reprirent donc leur entraînement afin de parfaire les techniques du jeune élève et de lui apprendre à varier les possibilités dans son combat contre Marie. Mais les minutes passaient et Nelson sentait que Desmond n'était pas concentré. Il décida donc d'accélérer la cadence et le mit à terre.

- Je vois bien que tu n'es pas concentré.

- Je sais.

- Eh bien, il va pourtant falloir te concentrer ! Ton combat a lieu demain, c'est la dernière étape si tu veux affronter Gezio.

- Je sais Nelson !

- Si tu le sais, pourquoi ne te donnes-tu pas les moyens alors !

Un moment de silence envahit les lieux et Desmond tourna la tête. Nelson soupira et tenta une approche plus douce.

- Écoute, je sais que c'est dur pour toi. Que tu vas devoir affronter ton amie. Mais sache que dans un combat comme celui-ci, l'amitié n'a pas sa place. Crois-moi, elle ne te fera pas de cadeaux. Tu dois être prêt et ce n'est pas comme ça que tu y arriveras. Reviens me voir quand tu seras décidé à reprendre. Tu me trouveras en salle des professeurs.

Desmond resta seul pendant un long moment, il déambulait sans fin dans les couloirs, réfléchissant à la situation qui l'accablait. Ces pensées qui tournaient en boucle dans sa tête commençaient vraiment à le rendre fou. À tel point que, pris d'un violent sentiment d'impuissance, il se mit à frapper tous les murs qui se trouvaient sur sa route. Il s'arrêta finalement dans un jardin, s'assit sur le banc où Marie et lui s'étaient rencontrés, triste et mélancolique.

Nelson lui, avait rejoint la salle des professeurs. À peine était-il entré qu'il fut interpelé par une voix féminine. Il s'arrêta net. Très vite, quelqu'un se leva de l'un des fauteuils. C'était Lina qui affichait son sourire de braise.

- Tu as pris la petite Valmont sous ton aile, n'est-ce pas ?

- Décidément, on ne peut rien te cacher.

- C'est très rare que je ne sache rien, cela pourrait m'effrayer.

- Comment va-t-il ?

- Il est perturbé. L'idée de combattre sa seule amie demain l'effraie au plus haut point.

- Nous ne pouvons rien faire pour eux, ils doivent l'accepter. Tôt au tard, ils auront à faire des choix difficiles. S'ils ne les acceptent pas aujourd'hui, ils ne pourront pas survivre dans ce monde impitoyable.

- Oui, tu as raison.

Bien, c'est l'heure, j'ai quelques expériences à faire.

- Bonne chance Nelson.

- Bonne chance, Lina.

Elle quitta la pièce. Nelson sortit sa pipe se mit à fumer paisiblement, attendant que Desmond se décide à revenir.

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