Chapitre XVIII Cher instit '

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Cher instit',

J'espère que tu te portes bien. Pour ma part, ça va très bien. J'espère que miss Instit' te supporte toujours ! Ses petits plats me manquent beaucoup, mais je mange plutôt bien aussi, là où je suis. Je t'écris pour te donner des nouvelles me concernant et savoir comment tu vas.

Notre village de l'Harrogate me manque, je pense à lui chaque jour... son chêne, sa place du marché et ses prairies... Tout me manque, même tes leçons.

L'ordre des Épéistes est vraiment impressionnant. J'apprends à manier l'épée, mais aussi un tas d'autres choses comme l'histoire, la science ou encore parler de nouvelles langues. Je comprends mieux maintenant pourquoi l'école est importante. Je me suis fait des amis formidables comme Marie Valmont. C'est une fille admirable, gentille et souriante. Je pense que miss Instit' l'aimerait beaucoup. Je t'avertis tout de suite, ce n'est pas le début d'une histoire entre nous deux ! Pour moi, elle est comme une sœur, enfin j'espère...

Nelson va bien. Il m'a beaucoup aidé pour comprendre ce que signifie être un épéiste et il m'a pris sous son aile. En fait, je suis son apprenti et j'ai hâte qu'il m'enseigne tout ce qu'il sait. Si tu savais les folles aventures que j'ai vécues !

Nous avons dû passer par le Marais Perdu, le royaume du spectre des marais où j'ai eu le plaisir de le voir de très près - il est vraiment très imposant ! Puis par la Forêt Noire où j'ai failli me faire dévorer dans mon sommeil par des camouflegs, horribles créatures ! beurk ! Mais heureusement Nelson m'a sauvé la vie. (Sinon je n'aurais pas pu t'écrire, ce qui est d'un côté un peu logique !)

Après cela, j'ai rencontré un ermite aveugle et mystérieux car il m'a dit que je suis promis à un grand destin. Je ne comprends pas ce qu'il voulait dire bref... Puis, nous sommes arrivés à Londinium. C'est un lieu à la fois grandiose et triste, car certes les maisons, les ponts et les usines y sont immenses mais les inégalités sociales règnent en maître sur la ville. J''espère pouvoir un jour arranger les choses. Je ne suis pas trop sûr de mes capacités pour l'instant, mais je pense que j'y arriverai.

Après avoir pris le train, j'ai découvert Oxford Castle, le siège de l'ordre, où j'ai rencontré le corps enseignant et où tu serais passé pour le novice de la bande ! Surtout que Nelson en fait partie en tant que professeur d'escrime. Et le vieux doyen Arthur Cerftkane, c'est un vieux grincheux mais qui sait ce qu'il veut. J'ai eu du mal à m'habituer à l'ambiance les premiers temps, mais je commence à prendre mes marques. J'ai même mon propre animal de compagnie, Fox, un petit Foxark orphelin comme moi ; on s'est bien trouvés je dois dire.

Les cours étaient pour certains intéressants, d'autres un peu plus ennuyeux. Et cela m'a valu deux mois d'exclusion pendant lesquels je suis devenu ami avec le prince Uther Starrick qui, j'en suis convaincu, sera un bon roi.

Après il y a eu le tournoi des chevaliers où j'ai pu faire la connaissance d'Actéon Drarès et de son frère Dracon, ainsi que de Kazt Balger avec qui je suis devenu ami. J'ai mené un beau duel avec Marie qui nous a beaucoup rapprochés et j'ai gagné en battant mon rival Gezio que j'ai du mal à supporter même si au fond, il a l'air d'être un type bien. J'espère qu'on deviendra amis.

Je t'écrirai à chaque occasion. J'espère vous revoir un jour. Ce jour-là, je pense que je te serrerai dans mes bras comme un fils retrouvant son père. Car au fond, tu as été le père que je n'ai jamais eu, même si j'ai du mal à te supporter haha !

À très bientôt, Stupide Teacher

Desmond Leeds

L'enseignant, à la lecture de cette lettre, arbora un sourire de fierté et des larmes de joie coulèrent sur ses joues. Son épouse se blottit contre lui.

Il songea à lui et prononça ces mots en larmes : « J'attendrai nos retrouvailles avec impatience, mon fils. »

Après avoir pensé à ce jour merveilleux, il sécha ses larmes de joie et contempla le ciel ensoleillé en compagnie de la femme qu'il aimait.

De retour au château, Desmond fit la même chose... depuis le toit, il contemplait lui aussi le ciel ensoleillé. Il souriait car il savait que lorsqu'il retrouverait son instit', il pourrait lire la fierté sur son visage, et ce serait alors enfin pour Desmond, la fin de son périple.

Mais pour le moment nous n'en étions pas là. C'était loin d'être la fin de son périple. Cela n'en était au contraire que le commencement.

Fin

L'Ordre LégendaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant