La Chambre d'Anima et d'Animus

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À l'intérieur, un paysage idyllique, magique qui te coupe le souffle : tu reconnais l'endroit vu précédemment, dans la pièce des Fumées.

Tu découvres une grande salle sans murs ni toit, qui possède seulement le firmament, ciel indigo décoré d'étoiles, comme dôme protecteur.

Devant toi, se tient un petit ilot aux herbes qui rappellent une campagne nocturne. Celui-ci est bordé par un long fleuve qui, menant un parcours tranquille, presque ensorcelant, resplendit d'éclats aux lueurs bleutées.

En t'y approchant, tu t'émerveilles à la vue de quelques étranges poissons parés de nageoires ondulées qui s'y baignent. Un groupe de cygne flottant sur le fleuve passe devant toi.

En suivant leur trajectoire du regard, tu remarques un grand pont blanc qui permet l'accès à l'îlot.

Tu t'y rends.
Sur ton chemin tu croises de jolis papillons phosphorescents.

Arrivé de l'autre côté de la rive, tu trouves un banc et une balançoire tous deux blancs et élégants.

Ceux-ci sont disposés au pied d'un énorme saule pleureur aux feuilles violettes.

Alors que, subjugué par la beauté du décor dans lequel tu te trouves, tu entends un bruit.

Par réflexe, tu te caches derrière l'immense arbre et vois arriver deux personnes.

Il s'agit d'un homme et d'une femme.

C'est elle qui arrive la première.

Habillée d'une simple et ample robe blanche, qui contrastant avec sa peau ébène rappelle l'effet de peinture clair-obscur, la jeune femme est d'une beauté grandiose. Sa coiffure bien que très entretenue reste modeste. Tandis qu'elle ne porte aucune chaussure, elle marche sur la pointe des pieds, aussi courtoisement que le ferait une bourgeoise bien élevée. Ses mouvements sont souples et lents, elle semble valser avec l'espace, se mêlant parfaitement avec l'ambiance enchantée de la pièce.

Derrière elle apparaît un grand gaillard à la carrure imposante. Il se distingue par son immense taille, dépassant d'au moins trois têtes la femme devant lui, et de par ses larges épaules. Il porte une chemise et un pantalon blanc amples distingués, sa tenue étant indéniablement assortie à celle de sa partenaire. Par dessus cet ensemble, une longue cape blanche lui retombe jusqu'aux chevilles et qui lui donne une aura princière. Contrairement à la femme aérienne, sa marche est dure, militaire, chacun de ses mouvement sont nets et précis, ancrée dans le sol.

Tu remarques que la majeure partie de leur visage à tous les deux est recouverte de marques et de maquillage aux influences tribales.
Au premier abord, les deux personnages ont l'air de copies conformes, mais ils n'ont vraiment rien de commun.

Alors qu'ils s'avancent toujours plus vers le centre de l'ilot, tu te recules de peur d'être vu.

L'homme s'adresse à la femme.

"Madame, vous croyez qu'on devrait le prévenir ? Il n'a pas l'air d'avoir remarqué que nous savons qu'il est là, dit-il alors d'une voix douce et timide, l'expression soucieuse.

Le grand homme joint alors nerveusement ses deux mains, brisant la dure posture de ses larges épaules.

- Animus, lui répond la femme froidement, il me semble que même si tu chuchotes, il peut toujours t'entendre. S'il vient à penser qu'il est bien caché, c'est raté.

- Le pauvre petit, il a du se perdre...

L'homme s'avance légèrement dans ta direction. Ton cœur se met à battre plus fort : tu es démasqué.

Mon ombre est mon plus net refletOù les histoires vivent. Découvrez maintenant