91 - Ascenseurs

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Malgré ma décision de rentrer, j'avais choisi de retarder le moment où j'allais passer la porte. J'avais choisi de monter les marches d'escaliers du building lentement au lieu d'utiliser un des ascenseurs. Je gravissais les marches comme un condamné à mort attendant sa fin. La tête baissée, les épaules voûtées, je montais une marche après l'autre sans grand effort.

Même si j'avais pris tout mon temps, il y avait bien une fin à cette ascension. Je m'étais retrouvé devant la porte de l'appartement et on semblait m'attendre, car avant de toquer sur la porte, elle s'ouvrait sur une Emmy les yeux rougis. Elle me tirait à l'intérieur en plaquant ses lèvres sur les miennes. Elle m'embrassait à en perdre haleine sans tenir compte des autres personnes présentent dans la salle.
Un peu déstabilisé, j'avais répondu à son baiser et sentais ses mains glisser dans ma chevelure.

Quand elle se reculait enfin et m'observait les yeux embués de larme, j'avais enfin le loisir de sonder les autres personnes dans l'appartement. Ils étaient cinq. Quatre policiers en tenue et armés, ainsi que le père d'Emmy.

— Bonjour.

C'est tout ce que j'avais pu dire en remarquant les sourcils inquiets de Rudolf Oaken. Je compris que l'on était dans la mouise.

Accusé à tort Où les histoires vivent. Découvrez maintenant