17 - Camarade

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Mon camarade de chambre, cet homme qui me faisait peur avec son corps trop long et trop svelte, son regard d'acier et vide, ainsi que ses gestes trop lents, mais aussi ses blagues tôt le matin ou encore ce passionné d'art en particulier de peinture était mort. Il était mort pendant la nuit. Pendant que je pensais longuement à Emmy et à ce que je pensais d'elle. Je ne dormais plus. Elle était ma drogue. Ma raison de vivre et de me lever le matin.

Je n'avais pas dormi cette nuit-là, et c'est comme ça que j'avais entendu mon camarade suffoquer. Je n'avais pas réfléchi longtemps, j'avais essayé de l'aider tout en appelant à l'aide les gardiens de nuit qui étaient arrivés en courant et paniquant plus que moi.
Ils avaient ouvert notre cellule et deux d'entre eux m'avaient plaqué sur mon lit et menotté pour me maîtriser. Je n'avais pas bronché. Tandis que les trois autres restant étaient en train d'essayer de sauver mon camarade.

C'était fini, il était mort. Il était mort étouffé. Ce n'est que par après que j'avais compris qu'il s'était suicidé. Il avait avalé la seule et unique chose qu'il avait réussi à garder après les longues années passées dans cette prison sans une tâche sur son dossier : un collier avec un pendentif religieux en bois. C'était son seul bien et il semblait tant y porter une grande affection que seul lui même aurait eu le courage de se l'enfoncer dans la gorge.

Accusé à tort Où les histoires vivent. Découvrez maintenant