50 - Chêne

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Un soir de décembre, alors que j'avais fait le mur depuis bientôt deux heures, je me baladais sereinement en compagnie de mes amis dans le Parc des Vagabonds. Ce n'était pas le nom du parc, mais comme s'était un lieu réputé très fréquenté le soir par des sans domicile fixe, le nom de Parc des Vagabonds était resté.

On était jeune et insouciant, on tapait dans des canettes presque vides, on montait sur des bancs inoccupés. On se sentait homme.

À un moment, fatigués de parcourir le parc au complet sans but précis, nous avions pris place contre le chêne centenaire du parc. Étant un arbre protégé, on était respectueux et ne le déterrions pas malgré l'envie insoutenable de faire quelques graffitis ou entailles pour marquer notre passage à vie. Mais malgré tout, la tentation n'était pas assez grande comparée aux représailles de cet acte qu'on aurait pu faire cette soirée-là.

Alors pour oublier cette tentation trop grande, avec les plus grands de la bande, nous fumions des cigarettes et même cigares volés à leurs parents plus tôt dans la journée tout en admirant un ciel étoilé, tout en étant adossé au chêne.

Cette nuit-là, nous étions tous devenus philosophes. Nous parlions de l'avenir incertain qui se présentait à nous, nous avions tous peur de demain.

Nous étions tellement concentré que nous n'avions pas fait attention au premier abord à ce bruit d'étouffement persistant.

Accusé à tort Où les histoires vivent. Découvrez maintenant