64 - Soleil

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Sans pouvoir me retenir, je baillais. J'étais exténué de cette longue journée. Cela faisait plus de douze heures que j'étais un homme libre. Un nouveau jour était né et je m'en rendais compte quand le soleil rose apparaissait.

— Tu veux peut-être aller te coucher ? Tu dois être fatigué de cette longue journée.

À dire vrai, pendant mes longs mois en prison qui s'étaient transformés en années, je n'avais pas le souvenir de me réveiller le matin et de m'être dis que j'avais passé une merveilleuse nuit. Ma tenue me grattait, les draps me frottait, j'avais souvent froid malgré les couvertures ou encore le radiateur dans le couloir. J'étais sûrement cerné et ne voulais pas le savoir et encore moins le voir dans un miroir.

— Viens avec moi.

Je suivais Emmy le sourire désolé de ne pas pouvoir continuer de parler jusqu'à ce que le soleil soit bien haut dans le ciel ou même de parler jusqu'à la fin de nos vies car je sais que notre vie ne sera pas assez longue pour bien se connaître et pour s'aimer sous tous nos aspects. Mais là, il me fallait une pause. Il fallait que je dorme enfin pour pouvoir dans quelques heures être en pleine forme, prêt à savourer ma réelle liberté.

Accusé à tort Où les histoires vivent. Découvrez maintenant